Durant son séjour en Addis-Abeba, le président Andry Rajoelina a déclaré que désormais, il n’est plus question de subventionner la JIRAMA.
Le délestage fait son retour en force à Antananarivo et ses environs. Selon un communiqué émanant du Service de la Communication de la JIRAMA, plusieurs localités du Réseau Interconnecté d’Antananarivo (RIA) reliant Antananarivo, Antsirabe, Analavory et Moramanga sont concernées par cette décision de délestage tournant. D’après les informations, cette situation est due à un boycott des opérateurs pétroliers. Depuis belle lurette, ces opérateurs ont eu la main mise sur la gestion et le contrôle de la JIRAMA, notamment sur l’approvisionnement en fuel lourd. Lors de son séjour à Addis-Abeba, le président de la République Andry Rajoelina a annoncé durant sa rencontre avec le Secrétaire Exécutif de la Banque Africaine de Développement que la JIRAMA sera autorisée incessamment à importer directement du fuel lourd afin que l’on puisse réduire de 30% le prix de l’électricité. Apparemment, cette déclaration ne convient pas aux opérateurs pétroliers qui imposent leur prix et approvisionne du fuel lourd à la JIRAMA à un prix de 3800Ar pour un bénéfice de 1500Ar, soit plus de 40%. Par ailleurs, actuellement, la Société d’Etat fournisseur d’énergie est contrainte par les mêmes opérateurs pétroliers de régler les factures selon la puissance installée au lieu de payer selon la puissance consommée. En effet, d’après les explications des techniciens, sur les 10 mégawatts installés, il n’y aurait que 3 mégawatts de production pour assurer la consommation.
Subventions. Pour mettre fin aux gabegies, le président Andry Rajoelina a déclaré en marge du Sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba que : « désormais, il n’est plus question de subventionner la JIRAMA. Il est temps de songer aux intérêts du peuple malgache… Nous ne sommes pas là pour servir les intérêts d’une minorité d’opérateurs ». En effet, le numéro Un d’Iavoloha exige l’austérité budgétaire dans la gestion des sociétés d’Etat. Actuellement, l’achat de fuel lourd provoque une dépense faramineuse de 65 milliards d’Ariary par mois à la JIRAMA. Conscient de la perte que subit l’Etat malgache à travers cette situation, le Chef de l’Etat exige la suppression des subventions. De source bien informée, cette initiative présidentielle aurait provoqué la colère des opérateurs pétroliers. D’où leur décision de suspendre l’approvisionnement de la JIRAMA, source du retour actuel du délestage, au détriment des tananariviens qui vivent dans le noir depuis jeudi, et ce jusqu’à une période qui reste indéterminée pour le moment. La question est de savoir jusqu’où va aller ce bras de fer entre l’Etat malgache et les opérateurs pétroliers. Qui va céder en premier ? Histoire à suivre.
Davis R