
L’ancien locataire de Mahazoarivo a regagné le pays il y a une dizaine de jours après un déplacement à l’extérieur.
Il est rentré sans tambour ni trompette. Sans gyrophare ni sirène, car il n’est plus Premier ministre. En fait, il s’était envolé pour la France le 20 avril, une semaine après la passation avec son successeur au Palais de Mahazoarivo, pour revenir le 29 du même mois à Madagascar. « J’ai pris quelques jours de vacances pour me reposer », explique-t-il. Avant d’enchaîner qu’il est reparti le 4 mai pour La Réunion et Maurice dans le cadre cette fois-ci du Rotary.
2 à 3 heures par jour. « Je suis rentré le jeudi 12 mai dernier », rapporte-t-il. A son corps défendant d’en dire davantage sur ce qu’il fait ou compte faire. A peine s’il lâche qu’il passe « 2 à 3 heures par jour à son bureau ». Celui de son entreprise. « Je ne gare pas ma voiture devant », précise-t-il. Une manière de dire qu’il ne veut pas être vu ni voir du monde. L’homme évite les réceptions et décline les invitations. Depuis leur dernier entretien à Iavoloha, il n’a plus revu le président de la République.
Pratique politique. Devenu grand-père, Jean Ravelonarivo préfère s’occuper de son petit-fils qui était né peu avant sa fameuse démission. Un épisode sur lequel il ne souhaite pas revenir. Il ne veut pas non plus parler de politique. « Ce n’est pas la peine après ce qui s’est passé », estime-t-il. En déplorant au passage que « la pratique politique n’est pas encore saine chez nous ». En tout cas, il n’est pas près d’effectuer sa rentrée politique. « Cela ne me traverse pas du tout l’esprit », répond l’ancien locataire de Mahazoarivo qui fait le va-et-vient entre sa résidence à Antsahabe et sa maison à Ivato.
Devoir de réserve. « Je n’ai rien à dire pour le moment ni même prochainement », tonne-t-il. L’officier général qu’il est, s’en tient strictement à son devoir de réserve. Il ne veut pas se mêler à la politique. « La moindre des choses est qu’on ne m’y mêle pas non plus et qu’on respecte mon devoir de réserve », enchaîne-t-il. D’une voix teintée de dépit. Mais avec la même franchise dont il a fait montre du temps où il était à la tête du gouvernement. L’ancien PM d’avouer sans toutefois le regretter qu’il était allé avec « fahatsorana ». Aujourd’hui, il a pris la décision de prendre du recul. « Je me mets en retrait », réitère-t-il. Non sans ajouter « on verra après ».
Propos recueillis par R. O