Brian Currin n’a pas trouvé durant son séjour à Madagascar le président de la République pour parler « sérieusement » du retour au pays de l’ancien président.
L’émissaire de l’ancien président Marc Ravalomanana est parti hier sans avoir fait de déclaration sur le résultat de son court séjour à Madagascar. Le juriste sud-africain Brian Currin a mené une mission difficile. Alors qu’il envisageait dès son arrivée de rencontrer la ministre de la Justice Ramanantenasoa Noëline, cette dernière l’a renvoyé à un groupe de magistrats qui s’occuperait du dossier relatif au retour au pays de Marc Ravalomanana. Un baron de la mouvance Ravalomanana a affirmé qu’avant son départ de l’Afrique du Sud, Brian Currin avait déjà obtenu un rendez-vous avec le président de la République Hery Rajaonarimampianina. Ce qui n’était pas le cas. L’émissaire de Marc Ravalomanana n’a pas été reçu par le locataire d’Ambohitsorohitra. D’après nos sources, le Premier ministre Kolo Roger est le seul haut dirigeant du pays qui s’est entretenu avec ce Sud-Africain spécialiste des droits de l’Homme. « Brian Currin ne nous a pas parlé du résultat de sa mission. Il a rejoint cet après-midi (NDLR : hier après-midi) l’Afrique du Sud pour faire le compte rendu de sa mission au président Marc Ravalomanana », a souligné un membre de la mouvance de l’ancien président.
Aucun accord. Au vu de ce qui s’est passé jusqu’ici, rien n’est encore définitivement acquis sur le retour de l’ancien président. Ni les modalités, ni l’opportunité de ce retour ne sont encore conjointement fixées par les concernées. Autrement dit, aucun accord sur ce retour n’a été passé entre le président Hery Rajaonarimampianina qui ne s’y opposerait pas et l’exilé d’Afrique du Sud qui aurait reconnu le régime en place en échange de son retour au pays. Actuellement, la donne politique ne permet pas au président Hery Rajaonarimampianina d’accepter le retour immédiat et sans condition de Marc Ravalomanana. Pour le moment, le président a deux priorités : stabilité et renforcement de sa base politique à travers l’installation du HVM jusqu’aux Fokontany en vue des prochaines Communales et Sénatoriales. Bref, l’ancien président Marc Ravalomanana figure parmi les grands perdants du régime en place. Avec ses 21 députés, sa Mouvance n’a qu’un seul ministre dans le gouvernement Kolo Roger. Elle n’aurait qu’une seule représentante au sein du futur bureau permanent de l’Assemblée nationale alors qu’elle ne pourra plus critiquer le régime. Et si rien ne change dans trois ou quatre mois, c’est-à-dire que passé ce délai, on n’a rien du concret sur le retour de l’exilé d’Afrique du Sud, la mouvance Ravalomanana serait-elle amenée à réviser sa position vis-à-vis du régime en place ? Qui vivra verra.
RAJAOFERA Eugène