Sous certains mandats municipaux marquants, notamment celui de pasteur Richard Andriamanjato en tant que maire de la capitale, Antananarivo avait connu une politique urbaine en matière de gestion des marchés. L’esplanade d’Analakely et ses alentours incarnaient alors un espace structuré, animé mais ordonné, où commerçants et citoyens cohabitaient dans une certaine harmonie.
Radiophonique municipale. L’une des initiatives phares fut la création de « Radio Tsena », une émission radiophonique municipale destinée à informer les commerçants des règles du marché, des actualités du Fivondronana et des dispositifs de circulation. Ce canal contribue aussi à la cohésion sociale, à la valorisation du commerce de proximité et au rappel des principes de respect de l’espace public. Les vendeurs eux-mêmes, souvent nostalgiques, racontent encore comment ils prenaient plaisir à écouter les chroniques de la « Radio Tsena » pendant leurs ventes.
Radios carte
Aujourd’hui, le désordre s’installe. La situation a bien changé. La prolifération des « radios carte » anarchiques et l’usage incontrôlé de micros portés par certains vendeurs ont engendré un bruit de fond permanent, parfois agressif. L’espace public, censé être un lieu de respect mutuel, est devenu chaotique et pesant pour nombre de commerçants comme pour les clients.
Noblesse d’antan. Un appel à restaurer la dignité des marchés. Face à cette situation, nombreux sont ceux qui réclament une action forte de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) pour rétablir l’ordre et redonner aux marchés leur noblesse d’antan. Car restaurer un espace marchand apaisé, propre et organisé, c’est aussi réaffirmer les valeurs du vivre-ensemble et renforcer la convivialité au cœur de la capitale.
Nadia R.
