La patrie, la misère, l’amour, la réconciliation nationale sont souvent les sujets soulevés dans les chansons. Des titres qui sont toujours d’actualité. Les arrangeurs, les auteurs, les compositeurs ou les réalisateurs de clips sont-ils talentueux pour que ces morceaux ne se démodent pas ou est-ce la Grande île qui est figée ?

“Nosy Tanindrazako” de Naly Rakotofiringa. Auteur compositeur très célèbre dans la Grande île, parolier hors-pair, ce monsieur est une icône malgache. Avec sa sonorité bà gasy, il a passionné plus de trois générations. Sa chanson Nosy Tanindrazako est presque un hymne national. Repris par des chorales des églises chrétiennes malgaches et des « gospellers » de rue, cette chanson vous mettra la larme a l´œil ! Lorsqu’on entend la voix grave de Salomon l’interpréter, on a en tête les personnages historiques comme Jean Ralaimongo ou les trois stars du MDRM.

Jaojoby sur le trône. Ses chansons sont reprises par la nouvelle génération. Le roi du Salegy a laissé un héritage bien qu’il soit encore vivant. “Arô malemilemy”, “Ah chérie eh”, “Mangalà vaiavy”, “Eh Tiako” sont les tubes les plus écoutés de la nouvelle génération que ce soit dans les karaokés, les discothèques, les bars, les taxis-brousse, la voix de Jaojoby gagne les oreilles des Malgaches. Ambassadeur de la culture malgache, Jaojoby a toujours su transmettre dans ses musiques l’éducation sexuelle.

Olombelo Ricky, toujours dans la playlist. Sans vouloir exagérer, lui c’est le chantre du Vazo miteny. Ses paroles poignantes et prêcheresses d’amour séduisent les générations. Sa barbe blanchit, mais sa musique ne vieillit pas. L’artiste n’a pas encore jeté l’éponge. Qui ne connaît pas “Ikala ngita”, “IIzy ”? Des titres interprétés lors des voyages d’études au feu de camp. Les paroles d’Olombelo se transmettent de l’aîné au benjamin !

D’gary “mpiarak’andro”. Denise, D-Lain et d’autres ont tous interprété cette chanson qui parle des pasteurs habitants dans la partie Sud de Madagascar. Ces bouviers qui pratiquent l’élevage contemplatif qui croisent souvent des dahalo.

“Hoe raho” de Tiharea, le kere perdure dans la partie australe de Madagascar. Le groupe raconte la sous alimentation dans leur région, l’Androy. La terre est aride sous un soleil de plomb, le peuple tire la langue car il a soif. Le collectif Tiharea se plaint et demande de l’aide. En octobre 2021, la chanson a été reprise par Stejhy, Hoe Daho et le rappeur Shanow banks. Le clip illustre la misère à Madagascar.

Daddah “samy malagasy”, l’hymne de la réconciliation nationale ! Rien qu’en attendant le début de la chanson, on a l’impression de réaliser un clip avec les 25 millions de Malgaches main dans la main en regardant le ciel. Elle est toujours à la mode. De 2002 à 2009, “Samy malagasy” est une chanson souvent mise en boucle lors d’une crise politique.

Mahaleo, la légende. Ce collectif a fait bouger les choses au début des années 1970. Durant les cinq décennies, le collectif a bercé plus de deux générations. Leurs paroles sont toujours d’actualité. Textes engagés, les membres sont des partisans de la lutte. Toujours le poing levé, ils sont sources d’inspiration de la jeunesse.

Mily Clément, “mifankatiava”. À mi-chemin entre le rock et le reggae, cette musique est toujours écoutée par la nouvelle génération. Comme celle de Daddah, “Mifankatiava” est aussi une chanson qui conscientise les Malgaches, et les incite à s’entraider. “Mifankatiava” est également le clip dont la réalisation a été félicitée par bon nombre d’artistes des années 1990. À cette époque, il n’était pas facile de braquer une caméra sur des groupes de musiciens sur un train en marche. C’était une vidéo de qualité à l’époque !
Iss Heridiny