Les mauvais états des routes conjugués avec les inconsciences des uns et le laisser-aller des autres ont engendré des accidents spectaculaires, voire mortels, qui ont endeuillé plus d’une famille, selon le bilan émanant de la Brigade des Accidents de la Circulation (BAC) depuis le début de l’année. La capitale et ses environs sont les plus concernés. Les informations recueillies auprès de ce service au commissariat central de Tsaralalàna, près de 245 cas ont été enregistrés. Chiffres monstrueux qui font peur. Face à cet état de choses, bon nombre de gens n’oseraient plus mettre les pieds dehors, de peur d’être fauchés par un véhicule « fou » ou un gars bien aviné sur sa moto.
Il est 10h et des poussières. C’est un bon dimanche. Le ciel est clair et le soleil est en rendez-vous, la semaine dernière, dans le patelin d’Alasora. Avec ces centaines de toits, la bourgade d’Alasora est l’une des 12 collines sacrées de l’Imerina. Et en cette belle journée, les villageois profitaient pleinement du week-end, s’affairant à ses train-train habituels, comme cette femme, un sourire aux lèvres, contente d’être future maman. Elle s’apprêtait à prendre un « taxi-be » comme tous ses congénères. Quelques petites minutes plus tard, le bus que les gens attendaient, pointe son nez. Mais pour elle, c’était sa dernière attente. Un Sprinter fou la fauchait à mort du côté d’Ambodivondava.
Lourd bilan. Selon les riverains, ce véhicule a eu une défaillance technique au niveau des freins, alors qu’il était bondé de passagers. Le chauffeur, ne pouvant rien faire face à la situation, a perdu le contrôle de son véhicule arrivant juste à redresser tant bien que mal tout en grimpant sur le trottoir. Dévalant une pente à vive allure, il a essayé quand même d’arrêter son lourd véhicule, le faisant percuter contre un mur et par la même occasion sur un autre véhicule, mais en vain. Tout s’est passé en un clin d’œil. Dans l’embardée, le « taxi-be » a fauché des « malchanceux sur les trottoirs » pour s’arrêter finalement quelques mètres plus loin, dans un grincement alarmant, les quatre roues en l’air. Ce jour-là, 13 personnes sont grièvement blessées et l’une d’elles n’avait pas eu la chance de s’en sortir malgré les efforts des médecins.
Le drame d’Alasora est un cas parmi tant d’autres. Pour ne citer que le terrible carambolage qui s’est produit à Faravohitra et le motard qui s’est fracassé le crâne sur la voie rapide d’Anosibe. Selon la police, 245 cas d’accidents ont été à déplorer dans la capitale et ses environs, depuis le début du mois de janvier jusqu’ici, du moins, c’est que la police a enregistrés. Les transports en commun et les motos figurent en haut de liste et font à eux seuls, la moitié des accidents de la circulation en ville. En effet, presque la totalité, pour ne pas dire, tous les « taxi-be » qui circulent dans la capitale ne sont plus aptes aux transports en commun. Certains sont des carcasses sur roue, tandis que d’autres, des voitures qui n’avaient pas été conçues par son constructeur pour un usage public. On apprend que la vitesse et les défaillances techniques en sont les principales causes. S’ajoute à cela, l’état lamentable de nos routes. Et l’on ne parle que plus des différentes magouilles qui se passeraient au niveau de la visite technique ainsi que l’alcool au volant. Une information à vérifier.
Un conducteur ivre est un réel danger public pour les usagers de la route. En cette période de fête, il est sûr que l’alcool va couler à flots. Face à cela, des centaines de policiers vont être déployés pour assurer la sécurité routière et pour cibler ces ivrognes.
Une collision par ici, un carambolage par là, et mêmes si les chiffres parlent d’eux-mêmes et font froid dans le dos, bon nombre de personnes espèrent juste passer Pâques en toute quiétude.
Mike L.
