Pour la majorité des Malgaches, le terme optimisme ne fait plus partie du vocabulaire usuel. Aujourd’hui, on essaie d’écarter toutes les mauvaises pensées envahissant son être au vu de l’environnement dans lequel on évolue. On en arrive à se centrer sur son cercle familial et tout faire pour préserver son petit confort personnel. La notion de citoyenneté semble avoir disparu et il est navrant de constater que les pouvoirs qui se sont succédé et en particulier celui qui est en place actuellement y ont grandement contribué.
Retrouver le sens de la solidarité et du « fihavanana »
Dire que les Malgaches sont désabusés est aujourd’hui une évidence. Nous l’avons souvent affirmé. Ils ont réussi à refouler une indignation pourtant légitime et ils préfèrent s’adapter à une situation qui leur est imposée. Ils suivent le mouvement comme on dit. Certaines voix, cependant, s’élèvent pour dénoncer les dérives des dirigeants. Ils sont les porte-parole de la majorité silencieuse, mais les vérités qu’ils assènent n’ont pour le moment que peu d’effet sur le comportement des dirigeants. Ces derniers, à cause de l’inertie de la population, estiment être dans le vrai. Cependant, les rassemblements qui vont avoir lieu samedi prochain vont certainement être une occasion de secouer la torpeur où nous nous trouvons. Il ne s’agira pas de manifestations en plein air, mais dans des enceintes closes. On ne sait pas quels thèmes les différents orateurs vont aborder, mais on imagine sans peine qu’ils parleront du mal vivre des Malgaches. Nos concitoyens sont devenus fatalistes et restent stoïques dans l’adversité. Mais ils commencent à faire preuve d’une certaine indifférence vis-à-vis des malheurs d’autrui. La notion d’entraide si chère à notre société malgache a tendance à disparaître. Les conditions de vie difficile ont commencé à émousser le sens du « fihavanana ». Ce sont les dirigeants qui doivent donner l’exemple et restaurer ces valeurs qui sont notre fierté.
Patrice RABE