Le nouvel an malgache ou « Taom-baovao malagasy » est l’occasion, pour nous Malgaches, de retrouver l’essence de notre culture. Durant ces cinq jours de célébration, il s’agira de renouer à travers différents rites avec l’esprit du « fihavanana » qui est le ciment de la société malgache. Ce n’est pas faire du passéisme que de respecter toutes les étapes d’une cérémonie pouvant paraître désuète aujourd’hui, mais lourdes de signification dans le contexte actuel.
Retrouver l’essence de notre culture
Cette année, la célébration du nouvel an malgache sera plus didactique que les années précédentes puisque les 7 et 8 mars seront consacrés à la visite d’une grande exposition et à des conférences à l’espace Rarihasina. Les débats qui vont avoir lieu seront centrés sur l’importance des coutumes malgaches dans l’éducation de notre jeunesse. Un autre thème sera également abordé, celui du rôle de la tradition chez les Betsileo. Plusieurs manifestations artistiques viendront égayer ces deux premiers jours. A partir de mercredi, les rites habituels seront respectés. Une sorte de procession partira d’Analakely pour le centre culturel d’Ambohimangakely. Le « afo tsy maty » sera partagé à l’assistance et une veillée aura lieu toute la nuit. Le jeudi 10 mars, dans la matinée, aura lieu la bénédiction ou « tso-drano ». Puis, le riz arrosé de lait et de miel sera servi. Des séances de kabary et des spectacles de hira gasy auront lieu toute la journée. Les festivités continueront les vendredi 11 et samedi 12 mars. Cette semaine est l’occasion de redécouvrir le sens de la solidarité et l’esprit d’unité et de concorde qui ont été pervertis durant ces dernières années. Ces valeurs existent dans toutes les régions de l’île et les Malgaches, d’où qu’ils viennent, suivent les mêmes rites. Des représentants venant de tout Madagascar seront présents pour honorer ce « fihavanana » qui est le fondement de notre société. Les querelles qui vicient l’atmosphère politique en ce moment sont certes normales dans le jeu démocratique, mais elles nous empêchent d’avancer.
Patrice RABE