La Réunion Kely regroupe plus de 200 foyers, là où vivent des milliers de personnes vulnérables sans copie de naissance ni carte d’identité nationale.
Pauvreté extrême. Le mot est faible pour qualifier la précarité intense dans laquelle vivent les milliers de 4’mis qui ont trouvé refuge à La Réunion Kely, ce bidonville surpeuplé de la capitale. Le dernier recensement effectué par le « fokontany » de Manarintsoa Atsinanana a fait état de 200 foyers, à raison de quatre à cinq personnes par foyer. Bien que les territoires ne soient pas officiellement délimités, les places commencent actuellement à manquer, au point de ne plus permettre la construction de nouveaux taudis, à en croire les témoignages des occupants des lieux. Suite aux directives de la préfecture de Police d’Antananarivo de fournir une adresse à tous les « logements» de La Réunion Kely, la localisation fournie par le « fokontany » est: «Près du canal d’Andriantany». En soulignant que ce bidonville ne fait pas partie du « fokontany » Manarintsoa Atsinanana. « Mais puisque nous sommes le fokontany le plus proche de cet endroit, nous nous efforçons de prendre les mesures adéquates pour y faire régner l’ordre », confie Raymond Joseph Raharijaona, président de « fokontany » adjoint.
Sans CIN. En effet, les occupants des lieux vivent entre ordures et WC public, dans un milieu tout simplement insalubre. Tellement habitués à vivre dans des conditions malsaines, ils ne s’en plaignent plus. Toutefois, ils ne se lassent pas d’attendre la prise de responsabilité de l’Etat. Bon nombre des occupants des lieux proviennent du monde rural pour trouver du travail, mais en vain. « Je suis originaire de Vohipeno et je suis venu ici pour trouver du travail. Mais la situation que j’ai découverte ici est loin de ce que j’ai imaginé. N’ayant rien ni personne pour m’aider, je suis contraint de rester ici, en attendant que ma vie s’améliore », regrette Franco Rakotoniaina. Il vit avec sa compagne et ses deux enfants dans cette misère, là où la plupart des gens sont dépourvues de carte d’identité nationale et de copie de naissance. Avec l’existence d’un tel bidonville en plein cœur de la ville, comment peut-on définir le « plan d’urbanisme » pour Tana? Une situation qui devrait interpeller les autorités, surtout sur les conditions de vie des centaines de familles qui y vivent.
Plus de 230 familles. Pour essayer de soulager la souffrance de ces milliers de familles pauvres à La Réunion Kely, la Région Analamanga vient de leur offrir une aide ponctuelle marquée par la dotation de riz, de biscuits et de bonbons. Plus de 230 familles ont été visées. Un geste qui a été également effectué pour permettre à ces personnes vulnérables de bien passer les fêtes de fin d’année.
Arnaud R.