L’ancien président interpellera ce jour la SADC sur sa résolution prise à Victoria Falls (Zimbabwe) quant à la mise en œuvre intégrale de la feuille de route.
L’ancien président Marc Ravalomanana retrouve son optimisme après quelques mois de silence. Samedi dernier, l’homme est sorti de son mutisme pour annoncer haut et fort à l’endroit de ses partisans réunis au Magro Beroririka qu’il n’est pas question de désespérer. « J’aurai une réunion lundi (aujourd’hui) à Pretoria à partir de 9h avec une délégation de la SADC. Je vous promets que je ne ferai aucune concession sur tout ce qu’on a décidé lors du sommet de la SADC au Zimbabwe. », a-t-il martelé. Avant de rappeler : « Je devais rencontrer à Nairobi le président allemand, mais je n’ai pas pu honorer l’invitation faute de passeport. J’interpellerai la SADC sur le respect de mon droit. Ce sera également une occasion pour moi de rappeler ce qu’a déclaré à Victoria Falls il y a un mois le président de la SADC sur la nécessité de la mise ne œuvre intégrale de la feuille de route. »
Imminente. L’ancien président Marc Ravalomanana a annoncé qu’il a quatre points à discuter aujourd’hui à Pretoria avec la délégation de la SADC. Primo, son passeport. « J’ai le droit d’obtenir mon passeport. », a-t-il souligné. Secundo, son retour au pays. « La feuille de route préconise mon retour sans condition alors que rien n’est fait jusqu’à présent. », a-t-il déploré. Tertio, vérité et réconciliation. « Il faut trouver la vérité avant de procéder à la réconciliation nationale. », estime l’ancien chef de l’Etat. Et enfin, le développement de Madagascar. « Ceux ou celles qui ont la confiance de la communauté internationale doivent diriger le pays et non ceux ou celles qui sont capables d’hypnotiser le peuple par des discours prometteurs. », a-t-il martelé. L’optimisme qu’il a affiché samedi dernier a conduit Marc Ravalomanana à rassurer ses partisans que la fin de leur attente concernant son retour au pays est imminente. Il a promis de faire une déclaration après sa rencontre avec la SADC. Reste à savoir si cette déclaration sera déterminante sur la position de la mouvance Ravalomanana vis-à-vis du régime en place.
Déblocage effectif. A entendre l’ancien président de la République, il fallait comprendre que les bailleurs de fonds de Madagascar ne pourraient pas débloquer effectivement leurs financements sans la mise en œuvre de tout ce qui a été convenu. « Un conseiller de l’Union européenne en résidence à Pretoria s’est entretenu avec moi cette semaine (NDLR : la semaine passée). Il m’a rassuré que l’Union européenne ne procédera au déblocage effectif de ses financements qu’après l’application intégrale de la feuille de route. », a-t-il affirmé. Cette affirmation de l’ancien chef de l’Etat semble confirmer la position actuelle de l’Union européenne définie par son nouvel ambassadeur à Madagascar, Antonio Sanchez-Benedito Gaspar. Le cas de l’Union européenne n’est pas isolé. Des pays partenaires de la Grande île et des organisations internationales ont annoncé des aides financières pour Madagascar, mais le déblocage de ces aides se fait toujours attendre sans raison précise.
Recueillis par R. Eugène
