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dimanche, mai 11, 2025
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Révélations des Nations unies : 600 kg d’or exportés illégalement

Les statistiques des importations des Etats-Unis et des Emirats Arabes Unis surtout à Dubaï, ont permis de découvrir que 250 millions USD d’or et de pierres précieuses ont été également importés de Madagascar en 2011.

La Banque Mondiale estime que les exportations d’or ont augmenté de façon spectaculaire depuis 2008, mais seulement une petite partie de ce métal jaune produit et exporté est déclarée. D’autant plus, l’exploitation et l’exportation aurifère illégales constituent un aspect frappant des petites mines.  La preuve, les révélations des Nations unies montrent que la valeur des exportations illicites de Madagascar a atteint 18 millions USD en 2012, et ce, malgré le fait que l’Etat ait interdit l’exportation de ce métal précieux. En tout, la production aurifère et de pierre précieuse échappe au contrôle de l’Etat. Willy Ranjatoelina, le Secrétaire Exécutif de la Chambre des Mines de Madagascar (CMM), l’a exposé lors d’une conférence-débat organisée par le projet Taratra au sein de la Conférence des Evêques de Madagascar au centre Arrupe à Faravohitra hier.

Tentative d’assainissement. « L’exploitation des mines et du pétrole à Madagascar pour le développement : gouvernance et transparence ? », était le thème débattu à cette occasion. Notons qu’aucune exportation d’or n’était officiellement enregistrée à Madagascar jusqu’au premier semestre 2012. « Durant cette période, l’administration minière a fait une tentative d’assainissement du secteur. Ce qui a permis d’enregistrer 150 kg d’or exportés légalement suite aux déclarations effectuées par de nombreux petits exploitants miniers. Ce qui a permis d’encaisser le double des redevances et des ristournes perçues  pour le mois d’avril 2012. Cependant, une décision du Conseil des Ministres a interdit l’exportation d’or, suite à cette expérience unique. Seule la Banque Centrale de Madagascar était autorisée à faire cette opération. Du coup, les transactions en contrebande continuent et 600 kg d’or ont été sortis illicitement de la Grande Ile alors que cela pourrait représenter plus de 790 millions d’Ariary de redevances pour l’Etat », a-t-il soulevé.

250 millions USD. Mais ce n’est pas tout ! « Les statistiques des importations des Etats-Unis et des Emirats Arabes Unis surtout à Dubaï, ont permis de découvrir que 250 millions USD d’or et de pierres précieuses ont été également importés de Madagascar en 2011 », a-t-il enchaîné. Face à cette hémorragie de nos ressources naturelles non renouvelables, les sociétés civiles sont sollicitées à jouer pleinement leur rôle afin d’interpeller. En effet, l’impact du développement du secteur extractif reste encore marginal car cela ne représente encore que 2,13% du PIB (Produit Intérieur Brut) en 2013 contre 1% en 2012 même si c’est sur une pente ascendante. Quant à la contribution fiscale, cela devient de plus en plus significative en passant à 14 % des recettes de l’Etat en 2013 contre 9% en 2012.  « Le total des flux perçus par l’Etat en provenance des industries extractives au titre de l’exercice 2013 s’élève à 424 milliards d’Ariary soit 192 millions USD, d’après les sources de l’EITI », a fait savoir Willy Ranjatoelina.

Faux permis. Par ailleurs, Serge Zafimahova, membre du Comité consultatif sur l’élaboration du Code minier a dénoncé qu’il n’y a pas de bonne gouvernance dans ce secteur. La preuve, « 5 187 faux permis miniers ont été délivrés légalement. Ce qui nécessite avant tout un assainissement », a-t-il déclaré. Par contre, la Chambre des Mines de Madagascar déplore encore que le traitement de permis miniers est toujours en suspens. « Plus de 3 000 demandes de mutation de permis des compagnies déjà en exercice dans le pays et plus de 3 000 autres nouvelles demandes ne sont pas traitées en ce moment. Ce qui a un impact sur l’avenir du secteur, car toutes décisions d’investissement sont retardées sans compter les effets néfastes de la chute des cours des matières premières sur le marché international », a conclu Willy Ranjatoelina.

Navalona R.

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