Sur 113 avis reçus dans le cadre de la consultation publique menée par le gouvernement français, seuls 14 ont demandé la restitution des îles éparses pour Madagascar. Aussi, le rapport d’information d’un groupe de parlementaire français du Sénat sur les îles éparses a évoqué que la « souveraineté française est évidente » sur ces îles revendiquées par Madagascar.
Face à la revendication des îles éparses par Madagascar, « l’utilisation du terme restitution paraît impropre » aux yeux d’une délégation du groupe d’études du Sénat « Arctique, Antarctique et Terres australes », rattaché à la commission des lois du Sénat français, et qui ont effectué un déplacement dans les îles glorieuses, Europa, Juan de nova et Bassas da India. Un rapport d’information sur les questions de ces îles a été publié en juillet dernier par ce groupe de sénateurs français présidé par Christophe-André Frassa. « Il convient d’insister sur l’urgence de réaffirmer la souveraineté de la France sur ces îles », a évoqué ce rapport.
Vigilance. Les intérêts économiques et stratégiques de ces îles et la richesse de leur biodiversité unique au monde ne laissent pas insensibles ces parlementaires qui veulent que « les îles éparses méritent une plus grande attention de la France. Il convient de poursuivre une gestion vigilante, intense et intelligente de ces îles extraordinaires qui assurément constituent un patrimoine exceptionnel et essentiel à la gestion de l’évolution climatique et biologique en cours », a soutenu le groupe d’étude dans son rapport. « La souveraineté de la France est évidente, mais il convient de l’exercer avec la responsabilité, car c’est d’un bien commun de l’humanité qu’il s’agit », conclut-il.
Consultation publique. Le sénat français ne veut pas ainsi que ces îles soient restituées à Madagascar. Il renforce la position du gouvernement d’Emmanuel Macron qui veut, quant à lui, faire des îles glorieuses une « réserve naturelle nationale ». Dans ce cadre, une consultation publique a été menée par le ministère français de la Transition écologique et solidaire en mai dernier. 113 « commentaires » ont été reçus durant cette consultation qui a duré trois semaines dont seulement 14 avis veulent la restitution des îles glorieuses à Madagascar, a rapporté ce ministère français. 79 avis sont, en revanche, favorables à la création de « réserve naturelle nationale », tandis que 11 n’ont pas donné d’avis formalisé et 9 autres considérés comme nul, lit-on sur une publication du ministère de Barbara Pompili.
Commission mixte. Les négociations en bilatérale entre Madagascar et la France sur la souveraineté de ces îles sont actuellement en stand-by. En novembre 2019, la première rencontre d’experts mandatés par les deux pays, regroupés dans une commission mixte, a lancé les discussions sur cette question très sensible. Un second round de la réunion ne se profile pas encore à l’horizon, après la suspension des liaisons aériennes provoquée par la crise du coronavirus. Cependant, la France continue d’affirmer sa présence sur ces îles alors que les négociations sont en cours avec la partie malgache. « Restées dans l’ombre des collectivités de l’Océan Indien jusqu’à une époque récente, elles représentent pourtant un atout considérable pour la France. Les enjeux liés à ces tout petits territoires sont en effet multiples et ont trait au maritime, à la place stratégique de la France, à l’écologie ou à la science », ont soutenu les sénateurs français du groupe d’étude dépêché sur ces îles. Et ces parlementaires sont convaincus que « les Malgaches ont parfaitement conscience qu’ils n’ont pas les moyens de sécuriser la zone ».
Rija R.