« Les manifestations vont continuer et vont être renforcées. Toutes les portes seront fermées ». Ce sont là les propos de Samy Grégoire, président du SECES ou syndicat des enseignants-chercheurs et chercheurs-enseignants de l’enseignement supérieur section Antananarivo pour faire état de la situation de leur revendication syndicale hier. Une situation qui dure depuis presque cinq mois et qui perturbe le monde de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique malgache. A l’heure actuelle, on ne sait pas grand-chose sur lesdites revendications si ce n’est que cela correspond au paiement de diverses indemnités cumulées depuis l’année 2009. Ce qui est un droit il faut le reconnaître. Interrogée sur ce que peut valoir les revendications des membres du Seces, une source concordante – qui a tenu garder son anonymat de peur de représailles – balance : « Les 2700 membres du Seces exigent en tout et pour tout 307 milliards d’ariary à l’Etat malgache ». Une somme colossale qui pèse lourd pour l’administration publique. Il conviendrait toutefois de noter qu’une partie desdites revendications a été satisfaite par l’Etat.
Modèles. La connaissance des 307 milliards d’ariary permettrait de mieux comprendre la position de l’Etat malgache dans cette affaire. Ce, compte tenu des efforts déjà initiés mais surtout face aux priorités des priorités ainsi que des besoins imminents des 25 millions de Malgaches. Il n’est pourtant pas à écarter que la somme vaut droit pour les concernés. Leur manifestation le prouve d’ailleurs. Et l’opinion publique aurait pu donner raison aux syndicalistes si avec leurs agissements, ils n’ont pas bafoué les droits des autres. Les étudiants sont les premières victimes. Leur droit d’étudier, d’aller et venir dans l’enceinte universitaire est piétiné par leurs enseignants lorsque ceux-ci bloquent tous les accès. Le droit des enseignants – qui n’adhèrent pas aux manifestations – et des membres du personnel administratif et technique est également foulé aux pieds par les éminents intellectuels du pays. Ces derniers devant être des sources de solutions pour le pays et non des problèmes à gérer. Avec les perturbations occasionnées par les revendications des membres du Seces et les dégâts que cela occasionne sur le bon déroulement des affaires auprès des universités, on se demande pourquoi les présidents desdites institutions restent amorphes ?
José Belalahy