
Lors du petit-déjeuner de presse qui s’est tenu le 16 septembre dernier à Iavoloha, le chef de l’Etat a parlé de la révision de la Constitution. Même s’il ne l’a pas dit ouvertement, le Président de la République est plutôt pour la révision de la Constitution.
La révision de la Constitution ne fait pas l’unanimité. La contestation est généralisée. En effet, à l’instar de la société civile, un groupe de politiciens ont également émis leur opinion. Il s’agit notamment de Hajo Andrianainarivelo, Jean Omer Beriziky, Saraha Rabeharisoa, Eliana Bezaza, Francine Ratsimbazafy et Hery Raharisaina. Ils estiment ainsi que « le moment est inopportun pour toucher la Constitution. Nous soutenons la tenue de l’élection présidentielle de 2018 dans un respect strict de la Constitution. Nous faisons appel aux Institutions, Ceni, société civile, politiciens, communauté internationale, peuple malgache à déployer tous les efforts nécessaires pour la tenue de l’élection présidentielle pour l’intérêt supérieur de la Nation et dans un souci d’apaisement ». Ils ont fait cette déclaration face à ce qu’ils qualifient de l’intention du Président de la République de procéder à un amendement de la Constitution.
Intérêt particulier. Pour en revenir à la société civile, huit entités, à savoir SeFaFi, GEN, Kmf-Cnoe, CDE, Mamimad, CRAB et l’association Mamiko ny Taniko ont fait aussi une déclaration commune sur la révision de la Constitution, le 14 septembre dernier . Ce groupement de sociétés civiles de faire savoir que « la Constitution de la IVe République contient assurément bien des imperfections. Pour autant, vouloir la réviser à la hâte avant les élections prévues en 2018 est inopportun. La Haute Cour Constitutionnelle devra entendre les arguments de toutes les parties prenantes avant de décider du bien-fondé d’une éventuelle révision ». Toutefois, la société civile estime qu’ « entamer aussi tardivement un processus constitutionnel sur la simple question de la démission du président de la République, candidat à sa propre succession, semble servir le seul intérêt particulier du président actuel et non pas l’intérêt général de la nation ». Face à cette vague de contestations, le pouvoir se trouve de plus en plus isolé, même si certains barons du régime essaient de justifier autant que possible l’importance de la révision de la Constitution.
Dominique R.