Le projet de révision de la Constitution qu’on prête au régime actuel a beaucoup de mal à convaincre les acteurs de la société civile. Le communiqué du SEFAFI et de plusieurs autres associations dénonce fermement les intentions que cache cette manœuvre et ne peut que mettre dans l’embarras ses initiateurs.
Révision de la constitution : Montée au créneau de la société civile
La presse a été la première à mettre en lumière ce projet de révision de la Constitution préparé par l’entourage du Président de la République. Elle a tout de suite attiré l’attention de l’opinion sur la suppression de l’article instituant la démission du président sortant soixante jours avant l’élection. Mais les membres de la classe politique soutenant le chef de l’Etat ont défendu cette position en insistant sur la nécessité d’une stabilité politique. Les arguments avancés n’ont pas réussi à convaincre les observateurs qui ont continué à dénoncer les intentions cachées de ce projet. C’est dans ce contexte que les membres de la société civile montent au créneau et ne cachent pas leur réticence, si ce n’est plus vis-à-vis de cette révision de la Constitution. Comme à leur habitude, ils présentent leurs arguments avec beaucoup de clairvoyance. Leur raisonnement est limpide et les manœuvres du camp présidentiel sont dévoilées avec beaucoup d’à propos. Ils conviennent que l’actuelle Constitution contient des imperfections, mais sa révision « ne peut pas se faire dans la précipitation ». Ils dénoncent la décision « d’entamer tardivement un processus constitutionnel sur la simple question de la démission du président de la République, candidat à sa propre succession ». « Cela semble servir le seul intérêt du président actuel et non plus l’intérêt général de la nation » renchérissent-ils. Tout est dit dans cette phrase et le camp présidentiel ne peut maintenant pas se réfugier dans des faux-fuyants. L’opinion est maintenant avertie.
Patrice RABE