En ces moments de bouillonnement politique, l’élection n’étant pas en point de mire, mais le canal qu’est la radio révèle encore toute son importance. En temps normal, elle nous crache à longueur de journée de la musique à faire trémousser les bassins tandis que maintenant, les moulins à paroles que sont les animateurs ou journalistes (elle est où la différence ?) rivalisent dans des commentaires acerbes frisant même la calomnie. Les vociférations envers tel ou tel mouvement ou homme politique n’ont de cesse de tourner en boucle sur les ondes, il faut dire que les fanatiques des bords divers en raffolent et les audimats (les taux d’écoute) s’affolent.
Exagération, mauvaise foi, tout y est sauf l’objectivité. La technique pour être écouté ou pour vendre le temps d’antenne est simple. L’animateur commence par évoquer un fait tout à fait anodin, par exemple, un piéton s’est fait renversé par une voiture puis il s’en suivit un attroupement, voilà les faits. Après l’avoir décrit, l’animateur enchaîne : « Un tel accident n’est pas le fait du hasard, la gabegie règne dans la cité, l’attroupement montre le ras-le-bol de la population, les Malgaches en ont assez de souffrir, le mauvais état de la chaussée est là parce que l’on ne l’entretient pas, mais où sont passés les fonds d’entretien routier (fer), d’ailleurs, les entreprises chargées d’exécuter les travaux d’entretien ne sont pas payées, est-ce que les compagnies pétrolières qui collectent les taxes à la pompe les reversent à l’Etat ? Ces mêmes compagnies ne sont-elles pas celles qui nous font le chantage à la livraison de carburant pour les centrales électriques ? »
M.Ranarivao