En ces temps de bouillonnement politique, l’élection étant en ligne de mire, le canal qu’est la radio révèle toute son importance. En temps normal, elle nous crache à longueur de journée de la musique à faire trémousser les bassins, tandis que maintenant, les moulins à paroles que sont les animateurs ou journalistes (elle est où la différence ?) rivalisent de verve en se lançant dans des commentaires soi-disant politiques mais aussi acerbes que gorgées de calomnies.
Des vociférations aussi belliqueuses que tonitruantes visent ainsi tel mouvement ou homme politique, la mode est actuellement d’avoir comme cibles les partis et les hommes au pouvoir et elles n’ont de cesse de tourner en boucle sur les ondes. Il faut dire que les auditeurs (dont sûrement des fanatiques) en raffolent et les audimats (taux d’écoute) s’affolent. L’objectif est là, chauffer l’opinion.
Pour être écoutée et pour vendre du temps d’antenne, la technique employée est simple, partir d’un fait réel banal et tirer, étirer le sujet tel un chewing-gum pour faire une soi-disant analyse politique. Puis de temps en temps, un commentaire de radio trottoir fait office d’animation sonore.
Actuellement, le pouvoir fait l’objet de toutes les attaques, mais il n’a qu’à s’en prendre à lui-même puisqu’en 2008 et 2009, les hommes « orange et orangeâtre » ont fait la même chose contre les tenants du pouvoir d’alors.
Voici une illustration de cette technique « journalistique » bardée d’exagération, de mauvaise foi sauf d’humilité et d’objectivité.
L’animateur commence par un fait tout à fait anodin, par exemple, un piéton s’est fait renversé par une voiture et une foule entoure les lieux : « Un tel accident n’est pas le fait du hasard si, les rues étaient en bon état, cette victime qui a erré doit être tenaillée par la faim au point de perdre son attention. A qui la faute ? Ce régime n’a pas payé les prestataires alors qu’il y a le Fonds d’Entretien Routier pour les financer, ce pouvoir est incompétent et corrompu de surcroît. Que sont devenues les taxes perçues au niveau des pompes d’essence ? Soit ils ont dilapidé, soit les pétroliers les ont confisqués pour se faire rembourser des livraisons de fuel à la Jirama. Nous voilà punis deux fois, celle de payer les taxes et puis celle de subir des déléstages ». Puis de continuer « A moins que cette ponction ressemblant plus à une soustraction frauduleuse ne soit la contrepartie des frais avancés lors des dernières élections… et puis …et puis… pour arriver à dire que si le mauvais sort (kéré,cyclones..)s’acharne sur le pays c’est la faute à qui vous le savez…».
Moralité : Goebbels avait raison quand il disait : « calomniez, calomniez, il restera toujours quelque chose ».
M.Ranarivao