
La Revue MCI est devenue une référence en matière d’analyse politico-économique. Le numéro 82 qui vient de paraître est riche en thématiques aussi bien en politique qu’en économie.
Conjoncture oblige, ce nouveau numéro aborde inévitablement les élections présidentielles où Raphaël Jakoba, Directeur Général de Madagascar Conseil International et en même temps Directeur de la Publication de la Revue, procède à une analyse de la crise préélectorale à laquelle Madagascar a fait face au premier trimestre de cette année. Il évoque notamment la main invisible de la communauté internationale dans la résolution de cette crise. « Même si la méditation internationale a été contestée, il n’en demeure pas moins que la sortie de crise a été guidée par la décision politique de la HCC, et un accord de cohabitation que tous les acteurs politiques ont dû respecter du fait de la pression de la Communauté Internationale ».
Dans son article intitulé : « L’OHADA, solution à la vindicte populaire ? L’opinion d’un magistrat », Nelly Ralambondrainy parle de la vindicte populaire à Madagascar et les éventuels apports que le système OHADA pourrait apporter pour lutter contre ce fléau. « La défaillance de la justice, et celle des autorités censées protéger toute personne et ses biens, l’absence de toute sanction à l’égard de ceux qui ne respectent pas le Droit à la vie, ne justifient en aucun cas une adhésion irréfléchie à l’OHADA », estime ce magistrat. « la défiance des justiciables envers le système juridictionnel constitue un problème persistant pour le climat des affaires à Madagascar, si bien qu’une réforme de la justice commerciale a été initiée depuis 2015 à travers le circulaire du garde des sceaux Ministre de la Justice en date du 25 mai 2016, et la loi n°2016-039 du 25 janvier 2017 modifiant et complétant certaines dispositions du Code de Procédure Civile Malagasy. Iloniaina Randranto y consacre un article intitulé : « La réforme de la justice commerciale : une avancée pour les entreprises ? ».
Toujours, dans le cadre de la réforme de la justice, Boanary Raveloarijaona et Lalaina Ranaivosoa y consacrent un article sur : « La transformation digitale : Cas de la Cour des Comptes de Madagascar ». Le principal défi de cette juridiction est d’adopter le numérique en son sein dans les meilleurs délais, pour ne pas accuser un retard par rapport à son environnement de contrôle et pour pouvoir également comprendre le fonctionnement de son écosystème, et y apporter son expertise. La Cour des Comptes doit alors faire face à des défis politiques, techniques, culturels ainsi que juridique pour pouvoir se transformer digitalement.
Enfin, Nirina Andrianarimanana propose un commentaire du nouveau Code des Marchés Publics (loi n°2016-055 du 25 janvier 2017). Ce nouveau code a pour ambition le recadrage et la réorientation stratégique du système malgache des marchés publics vers plus d’efficacité, de transparence et en phase avec une gestion efficiente des dépenses publiques. Toutefois, selon l’auteur, malgré son caractère assez stricte, ses dispositions seraient facilement contournables dans la pratique et les garanties qu’elle offre sont insuffisantes pour assurer une réelle concurrence libre et ouverte.
Recueillis par R.Edmond.