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mercredi, juillet 9, 2025
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Riana au Bianco – Ravalo à Toliara : Deux poids deux mesures

En continuant de fermer les yeux, le régime risque de favoriser la flambée des violences à l’approche des élections.

Une Justice à deux vitesses. C’est le moins que l’on puisse dire à propos du traitement des dossiers judiciaires impliquant différents acteurs politiques. Le 6 avril 2017, le Sénateur Riana Andriamandavy VII a amené de « gros bras » à Ambohibao pour caillasser le portail et forcer l’entrée du bâtiment du Bureau Indépendant Anti-Corruption, dans l’objectif de réclamer la libération de la Conseillère spéciale du président de la République, Claudine Razaimamonjy qui était alors auditionnée par le Bianco pour corruption et détournement. Les éléments de l’Emmoreg réquisitionnés pour sécuriser les lieux ont toutefois réussi à refouler l’élu HVM et ses partisans. Les faits se sont déroulés au vu et au su de nombreux journalistes. Des photos et des vidéos de ce triste évènement ont même fait le tour des réseaux sociaux à l’époque. Pourtant, jusqu’ici, Riana Andriamandavy VII n’est pas inquiété et continue même de jouir de son statut de  vice-président du Sénat et leader du parti au pouvoir. Neuf mois après les faits, la Justice n’a donné aucune suite à la plainte déposée par le Syndicat des Magistrats de Madagascar (SMM) et par sa présidente Fanirisoa Ernaivo qui poursuit le Sénateur HVM pour diffamation, menace de mort par SMS, violence et voie de fait. Force est pourtant de rappeler que le 3 mai 2017, le Procureur général près la Cour d’Appel de l’époque, Jacques Randrianasolo a émis un Soit Transmis ordonnant la Brigade des Recherches de la Gendarmerie à convoquer le Sénateur Riana Andriamandavy VII « pour enquête et éventuellement en vue d’un défèrement ». Ironie du sort, c’est l’ancien PGCA qui a été limogé de son poste par le Conseil des ministres du 8 novembre dernier.

Etat de droit. Les propos tenus mardi dernier par la ministre de la Justice, Rasolo Elise Alexandrine laisse entendre qu’une éventuelle arrestation de l’ancien président Marc Ravalomanana n’est pas à exclure. En effet, au cours d’une conférence de presse organisée dans son bureau à Faravohitra, la Garde des Sceaux a rappelé notamment l’existence d’une décision de Justice condamnant l’ex-Chef de l’Etat à une peine de travaux forcés à perpétuité pour l’affaire 7 février. Même si Ravalo continue de clamer son innocence tout en insistant sur le fait qu’il aurait été jugé par contumace par un tribunal qui, selon ses dires, est incompétent pour statuer de par son statut d’ancien président, Rasolo Elise Alexandrine soutient que « toutes les décisions de Justice prononcées à Madagascar doivent être appliquées ». Pour justifier son « projet », le numéro Un de la Justice met à l’avant le respect de l’Etat de droit. La question est toutefois de savoir pourquoi l’Etat de droit n’a pas été appliqué pour d’autres affaires, en l’occurrence le « sakoroka » qui s’est produit à Toliara le week-end dernier, durant lequel l’ancien président Marc Ravalomanana qui voulait rencontrer ses partisans locaux, s’est fait agresser. Dès la sortie de l’aéroport, des troupes de jeunes ont tenté d’immobiliser sa voiture, tout en tapant sur la carrosserie. Des gens ont même tenté de briser les vitres à l’aide de pierres et de gourdins.

Enquête. Les « zanak’i Dada » accusent les jeunes HVM de Toliara d’être derrière cet acte de violences. Durant les échauffourées, des manifestants anti-Ravalomanana ont scandé le nom du ministre coach de la Province de Toliara Gilbert François. Ceci explique peut-être cela. Quoi qu’il en soit, pour éviter le risque d’une guerre tribale, notamment à l’approche de la Présidentielle, le Ministère de la Justice et toutes les autorités concernées devraient prendre des mesures pour sanctionner ce genre de comportement. On se demande pourquoi la ministre Rasolo Elise Alexandrine joue la carte de la discrétion par rapport à cet évènement qui s’est produit à Toliara, mais aussi pour les autres décisions de Justice telles que le verdict ordonnant la réintégration des quatre employés d’Air Madagascar licenciés en 2015. En tant que patronne du parquet, elle peut tout au moins ordonner l’ouverture d’une enquête, ne serait-ce que pour déterminer les responsables de cet évènement à Toliara et pour rappeler aux citoyens que Madagascar est réellement un Etat de droit. Faisant référence à ce qui se passe actuellement, bon nombre d’observateurs dénoncent un deux poids deux mesures. En effet, en continuant de fermer les yeux, le régime risque d’encourager la flambée des violences à l’approche des échéances électorales.

Davis R

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