Ce jour, les journalistes se donnent rendez-vous à Antaninarenina pour coordonner le mouvement.
La cérémonie de passation au Ministère des Postes, des Télécommunications et du Développement numérique, entre le ministre sortant Neypatraiky Rakotomamonjy et son successeur Maharante Jean de Dieu, s’est tenue hier en fin d’après-midi. La cérémonie a été organisée en catimini, ou enfin presque et d’une manière précipitée. Depuis le jour de la formation du gouvernement Ntsay, les employés de ce département ministériel ont exprimé leur mécontentement. Des banderoles ont été érigées à l’entrée dudit ministère. Hier, les grévistes ont bloqué le portail d’entrée pour interdire l’accès au nouveau ministre. Il a fallu l’intervention du ministre sortant et de son Directeur de cabinet pour dissuader les grévistes. Ce genre de scène a été observé au niveau de plusieurs ministères dirigés par des ministres issus du parti « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara ». En effet, mis à part Maharante Jean de Dieu, la reconduction de Vonintsalama Andriambololona au Ministère des Finances et du Budget et la nomination de Riana Andriamandavy VII au Ministère de la Communication et des Relations avec les Institutions, provoquent également des remous.
Ecriteaux. La cérémonie de passation de service qui s’est déroulée hier à Nanisana a été marquée par une manifestation de journalistes qui disent ‘non’ au nouveau ministre. Le nouveau premier responsable de la Communication n’est pas issu du Corps et ne connait rien du monde de la presse. Même le président de l’ordre des journalistes Gérard Rakotonirina s’est insurgé contre sa nomination. Durant la passation d’hier, quelques écriteaux ont été aperçus. Par ailleurs, des journalistes ont quitté la salle lorsque le nouveau ministre Riana Andriamandavy VII a prononcé son discours. Une autre manifestation de contestation a également eu lieu devant la stèle de l’Ordre des Journalistes de Madagascar à Soarano. Connu et reconnu pour avoir caillassé le siège du Bureau Indépendant Anti-Corruption en vue de réclamer la libération de Claudine Razaimamonjy, le nouveau ministre de la Communication et des Relations avec les Institutions n’est pas le bienvenu dans le monde de la presse où, un sentiment de rejet total s’installe depuis la formation du gouvernement. Faut-il rappeler que Riana Andriamandavy VII fait encore l’objet d’une poursuite judiciaire pour avoir proféré des menaces de mort contre la présidente du Syndicat des Magistrats de Madagascar Fanirisoa Ernaivo.
« Kravaty manga ». Come-back difficile aussi pour Vonintsalama Andriambololona qui vient d’être reconduite au Ministère des Finances et du Budget. Les différents syndicats au niveau de ce département ministériel sont en grève et menacent même de radicaliser leur mouvement. Quoiqu’il en soit, la nomination de ces trois ministres au sein du gouvernement Ntsay Christian est considérée par bon nombre d’observateurs comme « de la provocation ». Avant même la formation du gouvernement, ces personnalités ont déjà été fortement critiquées. Le « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara », après avoir réussi à contourner les termes de la décision de la Haute Cour Constitutionnelle et de l’Avis de la Cour Electorale Spéciale, aurait dû jouer la carte de l’apaisement, et présenter des ministres qui ne trainent pas de casseroles pour permettre la tenue d’élections libres, démocratiques et acceptées par tous. Pourtant, si les « 73 députés pour le changement » et leurs partisans sur la Place du 13 mai ont revendiqué un gouvernement à zéro redoublement et sans HVM, le président Hery Rajaonarimampianina, lui, a décidé d’y inclure tous les extrémistes qui sont prêts à tout pour défendre les intérêts du « kravaty manga ». Aux dernières nouvelles, un mouvement de contestation est aussi en train de naître au ministère de l’Agriculture et de l’Elevage. Reste à savoir si avec la présence de ministres contestés, le gouvernement dit « d’élection » dirigé par le Premier ministre Ntsay Christian parviendra à finaliser sa mission.
Davis R