Pendant que le Covid-Organics et le Coronavirus continuent de faire parler d’eux, le paludisme fait actuellement des ravages dans plusieurs districts du pays.
« La mission du ministère de la Santé publique dans la riposte à la recrudescence du paludisme dans plusieurs régions du pays consiste à lutter contre la mortalité. On va traiter toutes les populations des communes touchées par la maladie avec des médicaments qui permettent aussi bien de prévenir les infections que de guérir les malades ». Ce sont là les propos du Dr Lamina Arthur, directeur de cabinet auprès du ministère de la Santé publique, joint au téléphone hier pour faire état des mesures prises par le gouvernement pour endiguer la recrudescence du paludisme dans plusieurs districts du pays. Le ministère de tutelle entend « acheminer prioritairement des médicaments antipaludiques dans les neuf districts les plus affectés par la maladie. Les médicaments en question vont ensuite être distribués aux populations concernées ». Une façon pour le département de la santé de briser la chaîne de transmission de la maladie mais également de renforcer les défenses immunitaires des populations dans les zones concernées. Par ailleurs, et contrairement à ce qui se fait face au coronavirus, les actions de riposte seront, cette fois-ci, conduites par le ministère de la Santé publique si les initiatives, elles, auraient été menées sous l’impulsion du premier ministre Ntsay Christian. Ce dernier aurait personnellement initié l’organisation de plusieurs réunions techniques dans le but de mettre en place un plan de riposte à la maladie. Le document en question est en « phase de finalisation », a-t-on fait savoir.
Elevé. L’entretien avec le directeur de cabinet auprès du ministère de la Santé publique a également permis de savoir que la « transmission du paludisme connaît actuellement une certaine recrudescence ». Le Dr Lamina Arthur d’avancer l’hypothèse des « conditions socio-économiques dans lesquelles les populations concernées se retrouvent actuellement ». Des conditions les dissuaderaient de recourir aux soins et services des centres de santé publique. Le non-accès aux soins et services de santé n’est pas volontaire pour beaucoup de Malgaches. La pauvreté, la peur des services publics, la distance entre les centres de soins et les zones d’habitation des populations ou encore les ruptures de stocks en termes de médicaments antipaludiques pourraient expliquer la situation actuelle. Le paludisme touche particulièrement la partie Sud de la Grande île mais n’épargne pas les autres régions du pays. A l’heure actuelle, la déclaration d’épidémie n’a pas encore été faite de façon officielle mais la situation est assez alarmante. Quoi qu’il en soit, il y a du positif dans le fait que le secteur santé ne soit pas à l’arrêt comme celui de l’économie.
José Belalahy