
La lutte contre la pandémie de Covid-19 et ses conséquences sur le monde font l’objet d’une solidarité internationale sans précédent.
Madagascar n’est pas en reste dans le processus puisque le pays figure parmi les participants à la réunion internationale de haut niveau sur le suivi du financement pour le développement dans le contexte de la Covid-19 et post Covid-19. Il s’agit plus précisément d’une réunion co-organisée par visioconférence à l’initiative du Premier ministre canadien Justin Trudeau, du Premier ministre jamaïcain, Andrew Holness et du Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.
Importance particulière. Une réunion d’une importance capitale puisqu’il s’agira pour les hauts responsables étatiques participants, dont des Chefs d’Etat et de gouvernement de discuter pour tirer parti des solutions proposées et souligner la nécessité urgente d’assurer des liquidités, de remédier à la vulnérabilité liée à la dette et d’accorder un allègement ciblé de la dette. Et ce, pour faire face aux répercussions économiques de la crise et éviter le risque que la pandémie ne provoque des dégâts durables. Selon les Nations Unies, « il est impératif d’accélérer la recherche de solutions, notamment en ce qui concerne la dette souveraine des pays les moins avancés, des petits États insulaires en développement et des pays à revenu intermédiaire très vulnérables à l’endettement ». Le système des Nations-Unies prend en tout cas de plus en plus conscience du fait que « la pandémie Covid-19, qui a fait plus de 2,6 millions de morts et a provoqué plus de 120 millions de cas de contamination confirmés à ce jour, est bien plus qu’une crise sanitaire et humanitaire. Elle est devenue une urgence de développement sans précédent à l’échelle mondiale ».
Trois précédentes rencontres. La rencontre de ce jour est en fait la suite de trois précédentes rencontres qui ont déjà eu lieu en 2020. Lors de la première réunion qui a eu lieu le 28 Mai 2020 et qui a vu la participation du Premier ministre Christian Ntsay, il a été notamment question du soutien à l’engagement du secteur privé dans l’atteinte des défis communs qu’est la recherche de financement pour le développement ; de l’identification des voies possibles pour soutenir les domaines interdépendants comme la stabilité financière mondiale ; la vulnérabilité de la dette ; le financement et le retour des avoirs extérieurs ; les flux financiers illicites. La deuxième réunion qui s’est tenue le mardi 8 septembre 2020 a réuni 50 ministres des Finances et était principalement axée sur l’élaboration d’un plan d’action pour sortir de la crise actuelle à court terme ; la mobilisation des ressources financières nécessaires pour réaliser l’agenda 2030 et ses objectifs de développement durable (ODD) ; le renforcement de la résilience et la viabilité des pays et de l’architecture financière mondiale à moyen. Enfin, pour la troisième réunion qui a eu lieu le mardi 29 septembre 2020, avec la participation du président de la République Andry Rajoelina il a été question de l’appropriation par les Chefs d’Etat des mesures politiques prises à l’échelle internationale afin d’accélérer l’action mondiale en faveur du développement durable ; de l’engagement du groupe des pays (G20), des Institutions financières, des partenaires multilatéraux et bilatéraux dans le soutien des pays vulnérables (Pays Moins Avancés, Petits États Insulaires en Développement, Pays en développement sans littoral et les Pays à revenu faible et intermédiaire) ; et l’adoption d’une feuille de route claire pour le suivi des engagements.
Concrétisation. Aujourd’hui les hauts responsables étatiques dont le ministre de l’Economie et des Finances Richard Randriamandrato vont de nouveau se réunir pour aborder la concrétisation des programmes. On rappelle que l’année dernière le FMI a doublé l’accès des pays en développement aux mécanismes d’urgence. Ce qui a donné la possibilité à Madagascar de bénéficier de deux facilités de crédit rapide d’un montant total de 337,89 millions USD. La Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement et l’Agence Française de Développement ont pour leur part, respectivement octroyé des appuis budgétaires de 75 millions USD, 30 millions UC et 15 millions EUR afin d’atténuer les impacts de la crise de la Covid-19 et de combler le déficit de financement budgétaire causé par la pandémie.
R.Edmond