Excès de zèle des forces de l’ordre pour sa sécurité ! entend-on dire. Marc Ravalomanana en a été victime. Mais il est temps de faire de la transparence sur sa « détention ». A quoi l’autorise-t-on ? Qu’est-ce qu’on lui interdit ? Demeure –t-il un prisonnier politique ou est-il un citoyen libre ? L’ambiguïté demeure sur le statut réel de l’exilé d’Afrique du Sud revenu dans son pays. Ses gardiens forces de l’ordre n’agissent pas néanmoins sans consignes de la part de leurs supérieurs. Les autorités gagneraient à s’entendre sur le traitement de celui qui a été placé au départ en résidence surveillée et qui a obtenu apparemment un droit limité de circulation et d’expression depuis qu’il a été déplacé à sa résidence à Faravohitra. Mais il faut se rendre à l’évidence, un chef politique reste un chef politique. Ses partisans ont besoin de lui à l’approche des élections.
Risque d’incompréhension
Marc Ravalomanana est devenu un problème. Moins pour le public que pour les tenants du pouvoir. Or, les limites qu’on lui impose font de lui une victime qui ne le rend que plus populaire. Le Président de la République n’en a pas fait son ennemi politique. L’ouverture politique qu’il prône a permis aux deux hommes de se respecter. Mais assurer l’équilibre des forces politiques dans cette ouverture n’est pas un exercice facile. Marc Ravalomanana ne cache pas son soutien au régime qui lui a permis de revenir dans son pays et de retrouver sa famille. Il a essayé de revenir pendant la période de Transition mais il sait très bien que toutes les tentatives ont avorté. Le pouvoir n’était pas favorable, certains membres de la communauté internationale non plus. Cette période difficile ne doit plus être qu’un mauvais souvenir, l’ancien président de la République a surmonté cette épreuve de l’exil. Mais son statut est loin d’être réglé depuis qu’il a foulé le sol national. L’absence de transparence à ce sujet fait faire des bourdes à ceux qui assurent sa sécurité mais aussi à ses partisans déçus qui pensent actuellement reprendre les chemins battus des manifestations sur les places du Magro . Le risque n’est –il pas l’incompréhension et la création d’un fossé qui a pourtant été comblé auparavant par le comportement pragmatique et la volonté de réconciliation des deux hommes. Mais il semble difficile de concilier les intérêts du HVM avec ceux du TIM. Deux partis qui sont prêts à en découdre aux prochaines élections mais qui sont conjoncturellement appelés à s’entendre. Dans les conditions actuelles, les adversaires politiques du régime ne leur feront pas de cadeau. Ils sont regroupés et se préparent pour gagner aux élections, en vue d’une alternance au pouvoir.
Zo Rakotoseheno