
En dépit des sérieux risques de glissement de terrain ou d’éboulement rocheux autour des versants les plus abrupts de la colline de la Haute ville, mais aussi dans d’autres quartiers d’Antananarivo, certains résidents de ces zones refusent toujours de quitter les lieux.
Ces zones présentant des risques d’éboulement ou de glissement de terrain en cette période de pluie, ont pourtant déjà été identifiées par le Bureau national de gestion des risques et catastrophes (BNGRC) et signalées par des drapeaux rouges. Le degré du danger varie d’un endroit à l’autre. Tsimialonjafy, Ambanin’Ampamarinana et leurs environs immédiats sont les plus exposés aux risques d’éboulement. D’autres quartiers sont tout aussi exposés, mais à un degré légèrement moindre, comme sur le versant Ouest de la colline de la haute ville, et dans des zones plus éloignées mais présentant les mêmes structures géomorphologiques, avec des pentes abruptes surplombant des zones habitées.
Réfuter la thèse du danger. Si les locataires ont déjà quasiment tous décidé de quitter leurs logements situés dans ces zones, les occupants des maisons concernées, qui en sont également les propriétaires, sont les derniers à refuser de déménager. Pour la majorité d’entre eux, il s’agit d’individus ou de familles ayant vu le jour et vécu toute leur vie dans ces maisons où avaient vécu avant eux leurs parents, aïeuls et bisaïeuls. C’est ainsi le lien affectif qui motive la décision de ces personnes à rester sur place. D’autres réfutent tout simplement la thèse du danger avancée par le BNGRC. Niant ce que le BNGRC estime pourtant être une évidence, ils affirment être à l’abri du danger, leur propriété ne se trouvant pas sur ou en contrebas d’un terrain ou amas rocheux risquant de s’effondrer.
SDF. L’autre problème pour les occupants des zones rouges est leur difficulté à trouver d’autres endroits où aller, s’ils devaient quitter leur propriété. Impossible non plus pour eux d’opter pour les lieux d’hébergement proposés par l’Etat, comme c’était le cas l’année dernière. Ceux qui en ont fait l’expérience en janvier 2019 et les mois suivants, déplorent la qualité de vie proposée dans ces sites d’accueil. La promiscuité et la sécurité de leurs biens étaient alors sources de grands tracas. Impensable pour ces personnes de revivre l’expérience. La saison pluvieuse battant son plein actuellement, et durant tout le mois de janvier, voire jusqu’en mars, ces habitants des zones à risque préfèrent toujours rester sur place que de devenir des sans-abris.
Hanitra R.