Le numéro Un du parti au pouvoir tempère les polémiques sur la réconciliation nationale et le retour au pays de Marc Ravalomanana.
Le président national du parti HVM (Hery Vaovao ho an’i Madagasikara) Rivo Rakotovao est monté au créneau hier pour s’exprimer sur les sujets chauds de l’actualité. Parlant de la réconciliation nationale, le numéro Un du parti au pouvoir de préciser : « Le président de la République Hery Rajaonarimampianina a toujours prôné cette réconciliation, surtout durant sa campagne électorale. Il en est aujourd’hui le garant. C’est tout à fait normal s’il a déclaré qu’il allait diriger cette réconciliation nationale au moment opportun car il faut éviter la précipitation. » Visiblement, cette précision du président national du HVM répond aux critiques selon lesquelles le président de la République ne doit pas être juge et partie dans cette réconciliation. Alors qu’il faut une force exécutoire pour toute éventuelle convention ou accord issue de cette réconciliation. C’est cette force exécutoire qui manquait dans les différents processus de réconciliation nationale initiés dans ce pays depuis la transition. L’absence de l’engagement du président de la transition de l’époque a tout bloqué.
Feuille de route. Le président national du « Hery Vaovao ho an’i Madagasikara » n’a pas pu ignorer les questions relatives au retour des exilés politiques tel qu’il a été recommandé dans la résolution du 34ème Sommet de la SADC qui s’est récemment tenu à Victoria Falls, Zimbabwe. « La mise en œuvre de la feuille de route qui a été acceptée par tous est un processus. Il faut le conduire jusqu’à son achèvement tout en évitant de se précipiter. », a-t-il souligné. Avant d’ajouter : « Nous devrions aller jusqu’au bout de ce processus. Mais pour qu’il soit bénéfique à tout le monde, on ne doit pas le focaliser sur une personne ou une société. » Allusion certaine à l’ancien président Marc Ravalomanana et à sa société Tiko. Pour Rivo Rakotovao, la réconciliation nationale doit aussi concerner les événements de 2002. Dans ce cas, il faut voir l’indemnisation des victimes non seulement de la crise de 2009, mais également celles de 2002. En ce qui concerne le retour au pays de l’ancien président Marc Ravalomanana, le numéro Un du HVM d’affirmer : « On doit l’intégrer dans le processus de la réconciliation nationale. » Une manière pour ce membre du gouvernement de faire comprendre que le retour de l’exilé d’Afrique du Sud ne pourrait se faire qu’après l’aboutissement de ce processus.
Du même avis. En fait, certains dirigeants de la Mouvance Ravalomanana, pour ne citer que le chef de cette Mouvance, le ministre Rolland Ravatomanga, semblent être du même avis que le président national du HVM Rivo Rakotovao sur la question de retour de l’ancien président. Le ministre Rolland Ravatomanga préconise la mise en œuvre de l’article 20 de la feuille de route, mais ce membre du gouvernement reconnaît que le retour au pays de son patron politique ne devrait pas se faire dans la précipitation. Ce point de vue d’un membre du gouvernement issu de la mouvance de l’ancien président rejoint celui de son homologue du HVM qui a fait savoir que cette question de retour au pays de Marc Ravalomanana doit être étudiée de manière posée et qu’il faut voir l’ensemble du processus et non quelques détails délicats. Bref pour le régime en place, le retour au pays de l’ancien président n’est pas encore opportun.
Recueillis par R. Eugène
