La situation se décante. Le président national du HVM Rivo Rakotovao et celui du TIM Marc Ravalomanana se sont donné une heure hier (de 10h à 11h) à Anosy pour s’expliquer. A l’issue de la rencontre, les deux hommes ont déclaré que les deux partis politiques étaient prêts à travailler ensemble pour le bien du pays. Trois mois avant la rencontre d’hier, le torchon a brûlé entre le TIM et le HVM. Le président national du HVM Rivo Rakotovao a haussé le ton contre la position du TIM dont les députés ont voté la motion de déchéance et la motion de censure contre le gouvernement Ravalonarivo. Alors que de l’autre côté, Marc Ravalomanana n’a eu de cesse de faire de déclaration de soutien au régime en place. Trois mois après, on a l’impression que les deux formations politiques n’ont pas intérêt à se tourner le dos, vu le rapport de force à l’Assemblée nationale où le HVM ne peut avoir une majorité stable sans les voix de 21 députés du parti de Marc Ravalomanana.
Double intérêt. Si l’intérêt du HVM est purement politique dans son alliance avec le TIM, celui de Marc Ravalomanana va au-delà. Son intérêt est d’abord personnel, lié à sa situation juridico-judiciaire. En effet, pendant la transition, l’ancien exilé d’Afrique du Sud avait été empêché de rentrer au pays. Le régime d’Andry Rajoelina avait abusé des Notams. Marc Ravalomanana n’a pu retrouver son pays qu’après l’accession au pouvoir de Hery Rajaonarimampianina. Lors des assises nationales de réconciliation organisées à Ivato par le FFKM, mais initiées par le président de la République, des mesures ont été même prises pour « blanchir » Marc Ravalomanana. Et il y a trois semaines, la ministre de la Justice Noëline Ramanantenasoa a expliqué que la réconciliation nationale permet à l’ancien président de se déplacer là où il veut. Le second intérêt de Marc Ravalomanana est d’ordre économique étant donné que quoi qu’on dise, la réouverture de Tiko qui doit encore plusieurs milliards d’Ariary au fisc ou l’ouverture d’une nouvelle société (Mico) a besoin de coup de pouce du pouvoir en place.
R. Eugène