
La technologie riz hybride expérimentée dans trois régions de Madagascar, à savoir Analamanga, Alaotra Mangoro et DIANA, depuis 2019, a été une réussite.
Désormais, le ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche prévoit sa vulgarisation à grande échelle dans tout Madagascar. « Si l’on cultive du riz hybride sur 8 à 10% de nos terres arables, soit une superficie d’environ 300.000 ha, on pourrait enregistrer à court terme une production de 2.400.000 tonnes de paddy. Ce qui permet de contribuer à la réalisation du Velirano présidentiel, qu’est d’assurer la sécurité alimentaire », a annoncé le ministre de tutelle, Lucien Ranarivelo, lors de sa descente à Mahitsy la semaine dernière, accompagné de l’ambassadeur de Chine à Madagascar et le Représentant résident de la FAO. Il s’agit d’un des sites d’intervention du projet de coopération Sud-Sud de la FAO, entre Madagascar et la Chine.
Résistance aux sécheresses. Pour le cas d’Analamanga, onze sites de démonstration d’une superficie totale de 17,2 ha ont été cultivés en riz hybride. Lors des deux campagnes culturales, la production enregistrée se chiffrait à 157,7 tonnes, soit un rendement moyen de 9,17 tonnes par hectare. Dans la région Alaotra Mangoro, principalement à Ambatondrazaka, les rendements obtenus sur les sites du projet sont de l’ordre de 11 tonnes par hectare. Outre ces performances en matière de rendement de productivité, la FAO a soulevé que le riz hybride constitue une solution pour les riziculteurs malgaches à faire face aux effets du changement climatique. En effet, le caractère hétérosis de cette variété lui confère, entre autres, une grande résistance aux sécheresses et au retard de pluies par rapport au riz conventionnel, a-t-on évoqué.
Eviter la dépendance. Il faut savoir que huit coopérants chinois ont travaillé avec des techniciens malgaches dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet de coopération Sud-Sud. Jusqu’à présent, 5.200 riziculteurs ayant bénéficié des formations en la matière, ont déjà adopté cette technologie provenant de la Chine. Pour Randriamampionona Dina, une rizicultrice à Mahitsy, elle se dit satisfaite de l’application de la culture de riz hybride sur son champ d’une superficie de 0,12 ha. « Ma prévision de production serait de 1,3 tonne vers la fin de ce mois, contre pas plus de 500 kg auparavant. Je projette de commercialiser le surplus de production tout en relançant la culture de riz hybride car c’est plus avantageux. Nous demandons la disponibilité de semences à acheter sur le marché », a-t-elle témoigné. Sur ce sujet, le MAEP prévoit de réaliser un grand projet visant à produire localement les semences de riz hybride afin d’éviter la dépendance à leur importation en Chine.
Navalona R.