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lundi, juin 9, 2025
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Riz local : Le prix du kilo dépasse les 3 000 Ar

C’est le nouveau prix du riz de variété locale affiché par les commerçants détaillants sur le marché d’Ambondrona. (Photo : Princy)

« Cette filière n’est plus maîtrisée par l’Etat. En outre, elle est politisée et dominée par un réseau de mafia qui privilégie les importations », selon les explications de Andry Vola Razafindralambo, membre du Conseil d’Administration de la PCP Riz.  

Le prix du riz, de variétés locales, ne cesse de flamber malgré le fait que le « vary tsinjo » importé par l’Etat, à travers la société State Procurement of Madagascar, commence à inonder le marché de la Capitale.  Dans certains marchés comme à Ambondrona et à Ivandry, le prix du kilo de cette denrée dépasse les 3 000 Ariary. En effet, le prix du « kapoaka », une boîte de lait concentré récupérée, s’affiche actuellement à 900 Ar au lieu de 800 Ar durant le mois de janvier. Si l’on se base à trois « kapoaka » et demie l’équivalent du poids d’un kilo, sa valeur correspond à 3 150 Ar. 

Consommer localement. Les variétés locales comme le « vary gasy » ou le « vary zanatany », ou le « makalioka », ou bien le « Dista » ou bien le « Manalalondo » et le « Mangamila », le kilo s’acquiert à 3 000 Ar sur le marché. Dans les marchés comme à Ankadindramamy et à Itaosy, le prix du « kapoaka » de ce produit de première nécessité s’élève à 850 Ar, soit à 2 975 Ar le kilo. « Il faut savoir que  plus de 80% des consommateurs malgaches ont une large préférence au « vary gasy », de par sa qualité et de son goût », a réitéré Andry Vola Razafindralambo, membre du Conseil d’administration de la PCP Riz (Plateforme de Concertation et de Pilotage de la filière Riz). Il est en même temps le président de MCI (Mouvement des Citoyens contre l’Inflation), une association défendant les droits des consommateurs. Rappelons qu’une large campagne de communication a été lancée par le ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, dans le but de solliciter la population malgache à consommer davantage des produits fabriqués localement. Ce qui permettra de soutenir les industries locales, et partant, de relancer l’économie nationale qui est encore fortement affaiblie par les impacts de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19 depuis l’année dernière, tout en évitant notre dépendance aux importations. 

Importations de 456 000 tonnes. De son côté, Andry Vola Razafindralambo, en tant que représentant de la PCP Riz, a réclamé à l’Etat, et ce, à plusieurs reprises, d’acheter la production rizicole des paysans au lieu de soutenir les producteurs des autres pays, en développant ces importations.  Rappelons que le ministère en charge de l’Agriculture a prévu de constituer des stocks de sécurité issus de la production nationale l’année dernière, d’autant plus que la récolte a été bonne. « Au contraire, les importations ont été favorisées car le volume se chiffre actuellement à 456 000 tonnes. On ne raisonne plus ici sur la loi de l’offre et de la demande, selon les explications des Economistes. En outre, il n’y a pas de loi qui interdit les exploitants agricoles familiaux à faire une rétention de leurs récoltes. Les collecteurs tirent également profit de la situation, en cachant leurs stocks de riz local car leur marge bénéficiaire atteint à 400 Ar par kilo, sans compter la spéculation. Force est d’ailleurs de reconnaître que cette variété de riz locale est encore très prisée par les consommateurs malgré la flambée de son prix face à l’envahissement des importations. Raison pour laquelle, nous craignons que le prix du riz local va encore augmenter prochainement », a-t-il enchaîné. 

Réseau de mafia. En dépit de tout cela, il a réitéré que l’Etat doit consulter la plateforme de concertation et de pilotage de la filière riz, qui regroupe tous les acteurs opérant dans cette filière, allant des producteurs, des fournisseurs d’intrants, des collecteurs, des commerçants, des exportateurs, des importateurs et des consommateurs.  En effet, « nous constatons que la filière riz est non seulement politisée mais c’est également dominée par un réseau de mafia. Pourquoi, on privilégie les importations de riz alors qu’on en produit localement ? », s’interroge-t-il. Il faut savoir que dans certains quartiers comme à Analamahitsy,  des consommateurs font une longue queue pour acquérir leur part de 5kg par ménage à raison de 500 Ar le kapoaka.  « Mais ce quota n’est pas suffisant pour nourrir une famille nombreuse en une semaine. On demande toujours un certificat de consommabilité de ce produit importé et de son origine, en tant que défenseur des droits des consommateurs », a évoqué Andry Vola Razafindralambo. 

Navalona R.

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