La surface cultivable dans le périmètre Bas-Mangoky est passée de 5 000ha à 10 000ha, suite à un projet d’extension par la construction d’infrastructures d’irrigation. Le rendement moyen actuel est de 5 tonnes à l’hectare, selon les riziculteurs.
La production rizicole connait une forte croissance dans le périmètre Bas-Mangoky, qui se trouve dans le district Morombe, région Sud-Ouest, à 220 km au nord de la ville de Tuléar. Alimenté en eau par le fleuve Mangoky, plus grand fleuve de la Grande Ile, une nouvelle prise d’eau a été construite à 20 km en amont du périmètre. En effet, une ancienne prise permettant un débit d’eau de 14m3 par seconde existait déjà depuis 1960, mais suite à la forte dégradation de celle-ci, une nouvelle prise d’un débit de 40m3 par seconde a été construite, avec un financement de la Banque africaine de développement (BAD). Avec un réseau d’irrigation de plusieurs centaines de kilomètres ; et 39 km de digue de protection, la surface irriguée est passée à 10 000 ha, selon Andry Rado Randrianatoandro, responsable de suivi et évaluation du Projet d’extension du périmètre Bas-Mangoky.
Terrains. Un projet initial de réhabilitation du périmètre de Bas-Mangoky a été mis en œuvre de 2001 à 2009 avec un prêt initial de 15 millions Unité de Compte (UC), dont 10 millions UC par FAD (Fonds africain de développement) et 5,91 millions UC par l’OPEP. Ensuite de 2009 à 2011, une phase d’urgence a été lancée grâce à un don FSS de 1 million USD. Enfin, un prêt supplémentaire de 15 millions UC a été accordé pour 2012-2015. Grâce à cette deuxième phase, la nouvelle prise d’un débit de 40m3 par seconde mise en place dans le Sud-Ouest est aujourd’hui la plus grande à Madagascar et figure parmi les trois plus grandes en Afrique. Outre les travaux stratégiques réalisés par le projet, les travaux plus faciles sont pris en charge par les bénéficiaires, eux-mêmes, à l’exemple de la répartition des terrains aux agriculteurs. Avec le projet, il y aura donc des attributions de titres fonciers, des formations en agriculture, des dons d’intrants agricoles et de matériels. Un projet de mécanisation agricole est également concocté actuellement, si les activités se basent encore sur les travaux à la main. Une base de lutte antiacridienne sera aussi mise en place pour protéger les récoltes, d’après le président de la Fédération des usagers de l’eau, Hery Ranaivoarisoa.
Approche genre. De nouveaux projets seront lancés dans le Sud-Ouest, d’après l’annonce faite par le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina, lors de sa visite à Tanandava, région sud-ouest. Parmi les objectifs figure la promotion des activités génératrices de revenus pour les femmes. « Des accompagnements particuliers seront dédiés aux femmes », a noté le président de la BAD. Par ailleurs, 31% des terrains nouvellement irrigués dans le périmètre Bas-Mangoky seront attribués aux femmes, avec des petits matériels agricoles. A l’heure actuelle, seulement 20% des rizières cultivées appartiennent à des femmes, alors que 45% des travaux dans la riziculture sont effectués par elles, d’après les explications. Selon le responsable de suivi et évaluation du projet, les femmes ont pourtant plus de goût d’entreprendre, dans cette zone.
Deux récoltes. Pour la région sud-ouest, le périmètre Bas-Mangoky est le grenier à riz. Cette zone a déjà été lauréate d’un concours agricole en 2008, même si l’irrigation était encore insuffisante. Principalement on y cultive du riz avec 2 saisons par an. La production moyenne pourrait atteindre 6 tonnes à l’hectare si le problème d’irrigation est entièrement résolu, d’après les témoignages. Avec le système de riziculture intensifiée (SRI) et le système de riziculture améliorée (SRA), l’ensemble du périmètre de Bas-Mangoky peut produire 43 000T de riz par an. Aujourd’hui, les agriculteurs diversifient également la production avec la culture de pois de cap. La tendance pour ces paysans est de se tourner vers la production de marché.
Antsa R.