La RLSF est un dispositif pour le secteur de l’énergie renouvelable visant à accompagner le pays dans la réalisation de ses objectifs énergétiques.
D’ici 2023, la production d’électricité sera doublée, et le taux d’accès à l’énergie électrique est de 50% contre 15% actuellement. Un objectif très ambitieux pour le régime qui entend ainsi relever le défi énergétique conformément aux engagements de l’actuel Président de la République Andry Rajoelina. Un défi qui passe aussi par les projets privés d’énergie renouvelable comme l’hydraulique et le solaire, ou encore hybride. Seulement, le problème jusqu’ici c’est que les initiateurs privés de projets hydroélectriques peinent à trouver des financements dans ce secteur qui, dans le contexte actuel à Madagascar, est encore à risque. C’est justement pour lever ce blocage que l’Agence pour l’Assurance du Commerce en Afrique (ACA) a mis en place, en partenariat avec la banque de développement allemande (Kfw), un dispositif pour le secteur de l’énergie renouvelable visant à accompagner le pays dans la réalisation de ses objectifs énergétiques.
45 sites hybrides
Il s’agit, en l’occurrence de la Régional Liquidity Support Facilité (RLSF) ou Facilité Régionale de Soutien aux Liquidités. Présentée, hier lors d’une conférence de presse, la RLSF est un dispositif qui fournit des garanties en espèces pouvant être combinées à des garanties de première demande aux nouveaux projets de petites et moyennes dimensions d’une capacité allant de 50 Mw à 100 Mw. Le dispositif fait déjà ses preuves dans les pays africains qui en ont déjà bénéficié. Pour Madagascar le dispositif débutera avec une capacité initiale de 63 millions d’euros de fonds de garantie. La RLSF se concentrera sur les projets de petites et moyennes dimensions car ils sont largement considérés comme le moyen le plus efficace d’accroître rapidement l’accès à l’énergie. « 45 sites de centrales électriques hybrides vont bénéficier de ce dispositif, dès cette année », a précisé le ministre de l’Eau, de l’Energie et des Hydrocarbures, Vonjy Andriamanga. Pour le ministre de l’Economie et des Finances par intérim, Hajo Andrianainarivelo, le fait de bénéficier de cette garantie de l’ACA signifie que Madagascar acquiert la confiance des bailleurs de fonds publics ou privés.
Energie verte
Madagascar devient donc le 6e pays à signer le protocole d’accord RLSF rejoignant ainsi le Bénin, le Burundi, le Malawi, l’Ouganda et la Zambie. RLSF a été lancée en 2017 dans le cadre d’une action globale dénommée « Sustainable Energy for all, une initiative des Nations Unies pour développer des solutions basées sur l’énergie verte, afin de réduire les émissions nocives de carbone. Pour le secteur privé, la RLSF fait office de facilitateur d’obtention de crédit. « Nous espérons pouvoir ouvrir de grandes opportunités au secteur privé en offrant des instruments qui permettent de contourner les obstacles aux financements, et de mobiliser ainsi des capitaux dans le secteur de l’énergie renouvelable » a déclaré Toavina Ramamonjiarisoa, Directrice financière de l’ACA. Ainsi, RLSF, non seulement protégera les producteurs indépendants d’électricité à Madagascar contre les risques éventuels de retard de paiement de la part de l’acheteur, en l’occurrence la Jirama, mais facilitera aussi l’accès des opérateurs privés aux financements. Mais les plus grands gagnants de cette initiative, ce sont bien évidemment la population malgache dont l’accès à l’électricité sera amélioré aussi bien en termes de capacité que de qualité et de prix. En effet, avec les petites unités d’énergie renouvelable, le prix de l’énergie pourra descendre jusqu’à 10 cents, voire 7 cents de dollars le Kwh.
R.Edmond.