La galère se poursuit pour les usagers de la Route nationale 2 reliant Antananarivo à Toamasina. Une route bien mal en point notamment sur l’axe Manjakandriana-Antsapanana avec de nombreux éboulements, mais aussi deux déviations à l’entrée et à la sortie de Moramanga. Si les responsables, dont on salue le courage et l’abnégation, travaillent 24h sur 24 et sous une pluie persistante sont en train d’apporter les dernières touches au pont métallique provisoire à l’entrée de Moramanga, les Chinois sont en train de faire des miracles sur l’autre déviation à la sortie de cette ville par le truchement des remblais de cette déviation rendue nécessaire car la route a été coupée en deux à cet endroit.
Et dans les deux cas, les gendarmes procèdent à une circulation alternée. Et encore, la mesure concerne seulement les voitures légères et les taxis-brousse. Les camions, estimés à des milliers s’étalant sur 10 km avant et après Moramanga, sont obligés d’attendre la pose du pont Bailey à l’entrée de Moramanga et d’espérer que la déviation de fortune des Chinois tienne le coup.
Le calvaire des usagers est d’autant plus dur lorsqu’on sait qu’à proximité de ces chantiers, il n’y a pas l’ombre de gargotes. Dès lors, on comprend la suggestion des gendarmes de Brickaville intimant aux chauffeurs de s’arrêter pour se restaurer car comme ils le disent : on ne sait jamais. Et ils ont raison car notre voiture a dû marquer un arrêt de presque trois heures à la première déviation en venant de Toamasina. Une partie de la déviation s’est effondrée et on a dû la remblayer avec des blocs de rochers acheminés par camion. Si on y ajoute de nombreux éboulements réduisant la route à une seule voie, on s’attend à vivre l’enfer notamment pour ces camions qui sont là depuis plusieurs jours. Mais autant le dire, les responsables conduits par le Premier ministre Christian Ntsay en personne, sont sur les brèches et avec une telle mobilisation, rien n’est impossible. Après tout et comme on le sait, impossible n’est pas… Malagasy. Pour le moment, il faut prendre le chemin inverse de l’usage des pluies artificielles et aller vers les briquetiers pour arrêter cette satanée pluie. Eh oui !
Clément RABARY