Non loin d’Antanetilava, le passage est très difficile voire impossible pour certains véhicules. Ce ne sont pas moins de quatre tronçons s’étendant sur plusieurs centaines de mètres qui sont complétement inondés.
L’intensité des pluies de ces dernières semaines a fatalement fait sortir les rivières de leur lit, recouvrant d’eau certains passages de la Route Nationale 6, à une septantaine de kms au sud de Port Bergé. C’est bien le simple, la traversée de ces endroits se fait uniquement à l’huile de coude. Il n’y a pas d’autres moyens. Pas moins d’une cinquantaine de personnes s’attellent à faire traverser les différents véhicules. Taxis-brousse, 4×4, voitures, motos, tout y passe ou presque. Pourtant cette situation n’a rien d’inhabituel, comme l’explique un chauffeur de taxi-brousse : « C’est toujours comme ça durant la saison des pluies, mais cette année le niveau de l’eau est très élevé. Il y a jusqu’à 80 cm à certains endroits. » On protège les vans, voitures comme l’on peut, recouvrant le pot d’échappement d’un simple sac en plastique. Une fois la traversée effectuée, il faut vérifier la mécanique, voir si l’eau n’a pas endommagé le moteur : « Il faut systématiquement faire évacuer l’eau, sinon c’est la panne assurée ».
15 000 ar. Tout un village s’applique à la tâche. La traversée coûte 15 000 ariary pour un taxi-brousse, un peu moins pour un simple véhicule. Un commerce qui rapporte car les files s’étendent sur plusieurs km. Plus forts physiquement, les hommes s’occupent de la traversée. Alors que les femmes préparent à manger pour les voyageurs qui ont un petit creux. Néanmoins, certains ne préfèrent pas tenter le diable et attendent sagement que le niveau des eaux soit redescendu : « Je n’ose pas traverser. Mon camion est trop lourd et trop bas. De toute façon l’eau finira bien par redescendre. », explique un conducteur de poids lourd. Le poids des véhicules est le principal problème, certains taxis-brousse n’ont pas d’autres choix que de tout décharger. Les voyageurs avec leurs bagages sont alors obligés de faire la traversée en pirogue. Bien que le trajet dure quelques heures de plus, il est, à l’heure actuelle, toujours possible de se rendre au Nord de l’Île. Mais si la pluie ne s’arrête pas, le passage risque de devenir compromis. Fort malheureusement, les dégâts entraînés par cette saison des pluies sont plus que colossaux.
Stéphane Pierrard (Stagiaire.)