Curieusement, les artistes ont été peu nombreux à sauter sur l’occasion de créer des titres en référence à cette pandémie touchant Madagascar. Rheg, le groupe de métal, a cependant sorti un opus, au titre de « Coronavirus ». Entre amusement et curiosité, des questions lui ont été posées à propos de cette chanson, apparemment sortie dans l’urgence de la situation.
Pourquoi avoir sorti « Coronavirus », en cette période de psychose généralisée ?
La principale raison de ce nouvel opus est tout d’abord artistique. Notre dernier clip, en l’occurrence « Antsika ny rock » a été est bien accueilli par le public. Ce clip dévoile notre facette de groupe agressif et chevronné. Alors on a enchaîné dans ce sens. Du coup, il y a eu les mauvaises nouvelles du Covid-19. Ça nous a inspiré à la fois sur la thématique et le stylistique. L’avènement désolant du virus corona coïncide avec notre projet de mettre en ligne un titre dans le registre « death metal ». Alors comme on peut joindre l’utile à l’agréable, on a accouché de ce titre qui est en même temps un défi technique, temporel et politique aussi. Car avec ce genre de titre, nous maintenons notre image de groupe hyper engagé.

Donc, pour faire simple, vous préférez ne pas trop baigner dans la psychose ?
Il y a aussi cette idée un peu maligne de profiter de ce confinement pour maximiser les communications, le « buzz » positif et notre présence sur les réseaux. L’idée est simple. Profiter de cette malheureuse situation pour faire émerger le métal malgache à l’échelle planétaire. C’est qui est déjà fait, car le brouillon de notre opus « Coronavirus » est écouté avec feed-back au Brésil, au Mexique, même en Chine, et la France aussi. Des amis et des gens de ces pays commencent à s’intéresser à notre musique.
Vous parlez de quoi dans ce morceau ?
Cet opus est axé sur le réel danger du Covid–19. Un titre qui se veut alarmant. On interpelle, on demande aux gens de faire attention et surtout de ne pas mourir pauvre (Rires). Sinon, on cite Donald Trump dans le texte et on parle de la Chine, de plus en plus controversée par rapport au rôle qu’elle est censée jouer sur la scène internationale. Au final, le contenu est simple : appel à la prise de conscience car cette fois-ci on parle bien de sécurité collective.
Sortir un titre dans le contexte actuel, est-ce que cela a été particulier ?
Avant même le confinement, qui était fort probable, j’ai demandé aux musiciens de passer cinq jours ensemble dans un endroit. Alors le conclave a eu lieu. On est restés cloitrés au studio pour le son d’abord. Il n’y a eu aucun problème. Comme chacun, Jaykee, un des musiciens, dispose d’un grand réservoir de compositions disponibles et « déployables » à tout moment. On a commencé le « recording » qui a pris une journée. Et en même temps les images sont tournées. Nous avons eu une belle opportunité avec « Giant Studio » qui a accepté de jouer le jeu. Le son et le clip en même temps. Tout a été fait de façon mature et professionnelle.
Est-ce que des images qui ont été tournées en extérieur ?
Non, non.
Rheg célèbre ses 20 années de scène actuellement, la situation actuelle risque de changer votre programme. Quelles dates sont maintenues ?
La date du 31 mai pour le live du vingtième anniversaire du groupe est compromise, mais pas encore annulée. Mais on verra bien. Si les choses s’arrangent et si le contexte le permet le live aura lieu comme prévu.
Recueillis par Maminirina Rado