Les produits “made in Madagascar” semblent de plus en plus prisés par les collectionneurs d’art depuis la colonisation. Pour ces amateurs, « l’art primitif représentait leur propre ouverture d’esprit, voire une association à l’avant-garde ». Pour les galeries d’art, il s’agissait de la marchandise de la culture d’autrui. La mise en valeur des qualités esthétiques, définies par les occidentaux de façon à dissocier les objets de leur contexte culturel, servait les intérêts des collectionneurs et surtout des marchands d’art.
Madagascar, la Grande île située à 400 kilomètres au Sud-est de l’Afrique. Carrefour culturel, ce pays de 590 000 km² héberge de nombreuses richesses naturelles, sans parler des espèces endémiques et de la flore qu’elle abrite. Ces richesses ont toujours été exploitées à bon escient par les ancêtres. À leur époque, l’industrie n’existait pas. En effet, les aïeux malgaches transformaient les matières premières en produits artisanaux. Talentueusement conçu, l’artisanat devient une œuvre d’art… C’est ce savoir-faire dont Masôva a hérité. Créée le 10 novembre 2021, Ny Aina Hariliva Rojo est une marque artisanale et artistique inspirée du savoir-faire ancestral malgache. Étant original, le produit est à base de raphia, genre de palmiers, dont certaines espèces produisent des fibres qui servent à faire des liens, des tresses, des cordages, du tissu, originaire de Madagascar. Jusqu’ici, la créatrice confectionne des sacs à main, trousses, pochettes. Originaire de Madagascar, titulaire d’une licence en géographie, Ny Aina Rojo débarque en France en 2016. Passionnée de mode, la jeune femme se lance dans une carrière de vente dans le prêt-à-porter. Cependant, la pandémie chamboule tout. La crise sanitaire a engendré une crise économique. La future créatrice fait partie de ceux qui ont été licenciés par leur entreprise à la suite de cet événement, après quatre années d’expérience. Courageuse, elle ne baisse pas les bras. Rojo réalise un projet qui a pour objectif principal de mettre en avant les produits artisanaux de son pays. Dès lors, c’est avec le cœur motivé que la gauchère crochète ses œuvres d’art. Dès lors, elle travaille étroitement avec un atelier siégeant à Antananarivo dont le personnel crochète les sacs. Rojo compte multiplier les efforts pour satisfaire les passionnées de l’artisanat et l’art.
Iss Heridiny