Plus que 9 mois et le premier tour de la présidentielle se tiendra selon la proposition de calendrier de la CENI. Afin d’éviter les problèmes, pré et post électoraux, Roland Ratsiraka propose de reformuler certains articles de la loi régissant la CENI.
Éviter une crise électorale !
Ce sont les mots du député Roland Ratsiraka, numéro Un du parti Malagasy Tonga Saina (MTS) et non moins candidat aux dernières élections présidentielles, durant une conférence de presse qu’il a organisée hier, à Ankorondrano. En effet, l’élu de Toamasina I souhaite que la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) revienne à sa configuration de 2013. « Les crises cycliques à Madagascar ont comme origine les crises citoyennes qui conduisent aux crises électorales. Pour éviter cette situation, la réforme de la CENI s’impose », a-t-il fait entendre. Une réforme qui passe par la reformulation de certains articles de la loi 2015-020 du 19 octobre 2015 relative à la CENI. 7 articles sur 118 ont fait l’objet de modifications de la part du patron du MTS. « Ces 7 articles vont montrer que la CENI est indépendante, capable et acceptée par tous », a-t-il fait noter avant d’indiquer que « cette proposition de loi sera soumise à l’Assemblée nationale dès la prochaine session ordinaire ou bien de la session extraordinaire ».
Élargissement
La reformulation de l’article 15 de la loi 2015-020 du 19 octobre 2015 est la plus conséquente dans cette retouche que le député veut apporter. Si la disposition actuelle dudit article stipule que « la formation permanente de la Commission Électorale Nationale Indépendante est un organe collégial constitué de neuf (9) membres », la nouvelle disposition proposée par Roland Ratsiraka indique « le Bureau national de la CENI est un organe de décision, constitué de 13 membres dont 7 membres issus des Organisations de la Société Civile, 5 membres issus des partis et groupement de partis légalement constitué et un président élu au scrutin uninominal à un tour, par les membres de la CENI à la suite d’un appel à candidatures ouvert exigeant de 12 ans d’expériences professionnelles dans le domaine électoral ». Avec cette nouvelle configuration, l’élu de Toamasina I veut miser sur l’expérience dans une volonté d’avoir une CENI plus inclusive et concertée.
Financement
Le député de Toamasina I interpelle la Communauté internationale de n’octroier aucun soutien financier à la préparation et l’organisation des élections si la CENI ne prend pas en compte les recommandations. Notons que la CENI réclame un budget de 145 milliards d’ariary pour mener à bien l’organisation des deux tours de la course à la magistrature suprême. Des chiffres conséquents par rapport aux 45 milliards d’ariary prévus dans la loi de finances 2023. En effet, la mission d’évaluation électorale de l’Union européenne a déjà fait part de ses recommandations et elle a indiqué la nécessité d’apporter des réformes sur la législation électorale et de s’investir davantage pour l’Indépendance, financière ainsi qu’humaine, de la CENI. Des recommandations qui n’ont été ni écoutées ni suivies semble dire Roland Ratsiraka. Par conséquent, la CENI ne devrait pas jouir de l’appui financier de la Communauté internationale pour l’organisation des élections.
Julien R.