Guerre ouverte entre le ministre des Transports et le président du Conseil d’Administration de Madagascar Airlines, Rinah Rakotomanga.
Mpiady an-tsena. Depuis quelque temps, leur désaccord est étalé en public. Par médias interposés, les deux personnalités s’attaquent, s’accusent et se profèrent ouvertement des menaces tels des « mpiady an-tsena ». N’hésitant pas à balancer des informations censées être confidentielles. À l’exemple de ce qui s’est passé samedi dernier, lorsque le ministre Rolland Ranjatoelina a révélé à la presse que depuis trois semaines, « Madama Be », c’est ainsi qu’il appelle Rinah Rakotomanga, cherche à rencontrer le président, mais que ce dernier refuse de la recevoir. Elle aurait même assisté au match des Barea à Mahamasina, ajoute-t-il, pour tenter vainement d’approcher le chef de l’Etat.
Poursuites. Le ministre va jusqu’à annoncer publiquement qu’il engagera des poursuites contre ceux qui ont fait couler Air Madagascar. Une allusion à peine voilée à Rinah Rakotomanga. « Ce n’est pas un problème si on va me limoger pour cela de mon poste de ministre », déclare-t-il. Une manière pour le membre du gouvernement d’afficher sa détermination à aller jusqu’au bout de ce que bon nombre d’observateurs qualifient de règlement de comptes. Au propre comme au figuré. Au risque de mettre en doute la crédibilité de l’audit qu’il entend diligenter au sein d’Air Madagascar.
Soutien. Lors de leurs interventions médiatiques, les deux parties prétendent bénéficier l’une et l’autre, du soutien du président Andry Rajoelina. Une affirmation qui n’est pour l’instant, confirmée ni infirmée par le locataire d’Iavoloha qui devrait, sinon trancher, du moins arbitrer ce litige. En tout cas, la première ne serait pas devenue vice-PCA d’Air Madagascar sans le feu vert du président de la République, tout autant que la nomination du second comme ministre de tutelle a été consacrée par un décret présidentiel, quand bien même d’aucuns estimeraient, à tort ou à raison, qu’il y a eu erreur de casting. En rappelant notamment que le déclassement d’Air Madagascar dans l’Annexe B remonte à l’époque où Ranjatoelina était déjà ministre des Transports pendant la Transition. De son côté, Rakotomanga est loin d’être fleur …bleue.
Davis R
