Après six ans et cinq mois passés derrière les barreaux, Harry Laurent Rahajason, plus connu sous le nom de Rolly Mercia, a quitté la maison centrale d’Antanimora hier, dans la plus grande discrétion.
Rolly Mercia s’apprête à ouvrir une nouvelle page de sa vie hors des murs d’Antanimora. L’ancien ministre de la Communication a été libéré sans bénéficier d’aucune remise de peine, au terme de deux condamnations cumulées. Une sortie sans éclat, loin des caméras, qui marque la fin d’une longue incarcération marquée par les rebondissements judiciaires et les exclusions successives des mesures de clémence présidentielle. Initialement condamné à 44 mois de prison ferme pour « atteinte à la sûreté de l’État, rébellion et attroupement sans autorisation sur la voie publique », Rolly Mercia aurait dû retrouver la liberté le 16 janvier 2023. Mais à cette date, une seconde condamnation de 30 mois de prison pour « faux témoignage » dans une affaire impliquant l’homme d’affaires Mamy Ravatomanga, devant le Parquet national financier à Paris, est venue prolonger son séjour carcéral. En tout, Harry Laurent Rahajason a purgé l’intégralité des 77 mois prononcés, sans le moindre allègement.
Conseiller officieux
Âgé et affaibli tant physiquement que psychologiquement, celui qui fut tour à tour directeur de la communication de la Présidence de la Transition après 2009, ministre de la Communication sous la présidence de Hery Rajaonarimampianina, et proche collaborateur de Mbola Rajaonah, sort aujourd’hui durablement marqué par ses années de détention. Son parcours politique aura connu plusieurs virages. Soutien initial d’Andry Rajoelina pendant la période de Transition après 2009, il rallie ensuite l’équipe de Hery Rajaonarimampianina après les élections de 2013, et se rapproche de Mbola Rajaonah, influent conseiller officieux du régime de l’époque. Cette dernière alliance, avec un homme aujourd’hui aussi incarcéré, l’aura propulsé au sein du gouvernement, avant de précipiter sa chute.
Rija R.
