Pleurs et colères pour les parents, beaucoup d’inquiétude pour le public qui a suivi avec appréhension l’évolution de la situation via deux accidents mortels. Tout Tana a été sous le choc hier.
Un double accident a coûté la vie à douze personnes hier. Sur la route digue, deux voitures de transport en commun, appelés communément « taxi-be », entraient en collision frontale. Le bilan est lourd, cinq personnes sont mortes sur le coup. Sept autres laissées dans un état critique et transportées d’urgence à l’Hjra. Il était 5 heures et 45 minutes, hier matin, quand cet accident mortel a eu lieu. Les témoignages sur place avancent que les deux véhicules roulaient à tombeau ouvert. A cet instant précis, le taxi-be venant d’Alakamisy-Ambohidratrimo à destination de la capitale aurait entamé un double dépassement. Une action qui a été mal négociée, car selon toujours les mêmes sources, après avoir réussi sa première manœuvre, le chauffeur réalisa trop tard qu’une seconde voiture arrivait en face. Le choc a été inévitable et malheureusement mortel. Pas moins de trois personnes ont été éjectées de la voiture et mortes sur le coup. Les secours se sont très vite organisés.
Mahitsy. Toujours hier, cette fois-ci, sur la Route Nationale numéro 4 (RN4), un taxi-be a aussi tué des enfants. Six, selon des sources officielles auprès des forces de l’ordre. C’était des écoliers qui rentraient d’un pique-nique dans les environs de Mahitsy. L’inévitable s’est produit avant la localité d’Andranovelona. Une écolière qui se trouvait dans le bus accidenté témoigne. Cette dernière raconte que le véhicule aurait été conduit par l’aide-chauffeur vu que son titulaire était en état d’ébriété avancé. En plus, il aurait été en compagnie de sa petite amie. Une inconscience regrettable qui a coûté la vie à des innocents. Selon toujours ce même témoignage, deux voitures parmi les seize qui composaient le convoi se seraient lancées dans une course poursuite qui s’est avérée fatale. A l’heure où nous mettons sous presse, sept personnes dont, six enfants ont trouvé la mort et parmi elles, le receveur devenu chauffeur. D’autres enfants étaient encore dans un état critique à l’heure où nous écrivons cet article. Les parents d’élèves du collège privé « La Pépite d’or », sis à Ambohimanarina, étaient abasourdis par ce triste événement. Après avoir pris connaissance de l’accident, ils se sont précipités et sont venus nombreux à l’établissement scolaire. Certains se sont rendus à hôpital pour manifester leur colère et se sont même mis à pleurer.
Assassins. Sur les ondes et les réseaux sociaux, les citoyens se sont déchaînés et ont condamné unanimement : les chauffeurs de taxis-be, ces assassins en puissance ! Presque toutes les semaines, ce genre de transport en commun blesse et tue sans que des sérieuses sanctions ne tombent. Des usagers font les frais d’une inconscience générale, qui parfois tourne au drame. Les faits d’hier méritent d’être médités et interpellés. Les responsables du système routier, à savoir les forces de l’ordre surtout ces « PR » qui avec leur corruption seraient complices des agissements anti-sociaux de ces gens recrutés n’importe comment. Secundo, le service technique qui, à force de pot-de-vin, délivre une autorisation de circuler à ces voitures du « temps de Gallieni ». Du centre immatriculateur pour ces « permis dindon » littéralement « permis vorontsiloza ». En passant par le recrutement des conducteurs de taxis-be par les propriétaires de voiture. Des individus presque analphabètes et sachant juste tourner le volant. Et le résultat de tout ce système défaillant et pourri devient cette sorte de malédiction sur les Tananariviens qui subissent à leur corps défendant les conséquences de ces actes assassins. Et l’on continue de croiser les bras dans la sphère des décideurs…
F.D.V