
Malgré l’avertissement de la Police des Mines, un groupe d’individus n’a pas voulu quitter le site d’exploitation de corindon à Mangarivotra. Samedi dernier, cet entêtement a fini en grave accident.
L’effondrement d’une carrière de corindon a fait deux victimes dans la Commune de Mangarivotra, district Moramanga. Sous la pluie, ces individus ont persisté à creuser des tunnels, alors que la Police des Mines a déjà demandé à tous les exploitants illicites de quitter les lieux. L’histoire a commencé jeudi dernier, lorsque le maire de cette Commune a déposé une plainte et une note d’information au Ministère auprès de la Présidence en charge des Mines et du Pétrole, sur l’arrivée d’une centaine de personnes à la recherche de corindon. « Dès le lendemain, le ministre Joéli Lalaharisaina a ordonné à la Police des Mines de faire une descente sur le site. Nous avons envoyé 8 agents, vendredi dernier. Samedi, ces derniers ont réuni les exploitants illicites, pour leur exposer les réglementations en vigueur et faire une sensibilisation sur la formalisation des activités. Ils ont également demandé à tous de quitter les lieux, en attendant de procéder aux démarches légales. Plus de la moitié sont partis de leur plein gré. D’autres sont restés et ont poursuivi leurs activités le jour même. Vers la fin de l’après-midi, un tunnel s’est écroulé. Deux individus ont été enterrés vivants et n’ont pas pu être sauvés. Suite à cet incident, les représentants de la Police des Mines sont restés sur les lieux, jusqu’à maintenant, pour suivre de près l’évolution de la situation », nous informe le directeur de la Police des Mines, Jean de Dieu Rakotondramihamina.
Enclavée. D’après les explications, le site en question se trouve à 50km de la RN2, à partir d’Andriaka. En effet, la zone est difficile d’accès, même en voiture 4×4. « Outre l’illégalité des activités, la ruée présentait également un risque sur l’environnement, la santé et l’insécurité. Le poste de la Gendarmerie le plus proche est à 50Km du site. C’est pour cela que la Police des Mines a opté pour la sensibilisation. D’ailleurs, nos agents sont venus seuls pour mieux convaincre », explique le directeur de la Police des Mines. A noter qu’aucun permis n’a encore été délivré pour le site à Mangarivotra. D’après le ministre des Mines et du Pétrole, la première étape de l’intervention de son Département concerne l’évacuation. Ensuite viendra la formalisation des activités. D’après la Police des Mines, cela se fera par le lancement d’un appel d’offre ouvert, ou bien, par la création d’un groupement des opérateurs qui étaient déjà sur les lieux. A noter que d’habitude, les grandes ruées concernent surtout les pierres et métaux précieux. Or, d’après les spécialistes, le corindon est une pierre industrielle. Selon le directeur Jean de Dieu Rakotondramihamina, les exploitants illicites de Mangarivotra ne connaissaient même pas exactement ce qu’ils recherchaient. Dans tous les cas, après l’incident de samedi, tous les exploitants ont abandonné le site. De plus, la Police des Mines reste encore sur les lieux pour suivre l’évolution de l’histoire, cette semaine.
Antsa R.