
Absence remarquée et remarquable hier des agents de Police habituellement en service en divers endroits de la capitale qui donnaient l’impression d’observer un débrayage, voire une grève qui ne disait pas son nom. Le Syndicat des policiers va se réunir ce jour à 10 h au camp de la FIP à Antanimora et menace de prendre une grande décision s’il n’obtient pas satisfaction par rapport à sa revendication relative à l’interdiction de faire de la Police Routière (PR).
Fasan’ny karana. Un nom prédestiné sauf que la personne décédée est une Malgache qui tenait un taxi-phone. Elle a été fauchée à mort par un taxi-be qui a aussi gravement blessé trois vendeurs de journaux qui ne s’attendaient sans doute pas à faire la Une des quotidiens ce jour. Et ce, suite à cet accident corporel qui s’est produit hier, vers 11 heures, du côté du stationnement des taxi-brousse desservant le Sud du pays.
Sifflet. Comble du malheur, aucun agent de police n’était présent sur les lieux, au moment de l’accident qui a inévitablement provoqué un embouteillage monstre. Un épicier installé juste à côté, faisait office de policier en réglementant à qui mieux, mieux la circulation à coups de sifflet. « C’est le policier habituellement en service ici qui m’a refilé son sifflet, en arguant que lui et ses collègues n’ont plus le droit de faire la circulation », a-t-il expliqué. Même les policiers stagiaires avec leurs épaulettes bleues ont disparu de la circulation. Au propre comme au figuré.
Corruption. En fait, les policiers ne peuvent plus, du moins jusqu’à nouvel ordre, retirer les papiers des automobilistes pour éviter les risques de corruption – passive et active- contre laquelle le nouveau régime entend lutter avec détermination, en préconisant la tolérance zéro. Du …coût, plus d’un policier ne sont plus motivés. Ce qui explique peut-être leur débrayage par rapport à la réglementation de la circulation dans les rues de la capitale. Du « vahilava » d’Ambohimanarina jusqu’à Antanimena, on n’a vu hier l’ombre d’aucun agent de police. Il fallait remonter jusqu’à Soarano, devant l’hôtel Plaza pour en voir un, au niveau de l’arrêt de taxi-be. Même topo à Andohan’Analakely où un seul agent s’évertuait à réguler le flux de véhicules allant vers Ambohijatovo ou en direction du tunnel d’Ambohidahy.
Motards. La guérite située sur l’îlot jouxtant le grand rond point d’Ankazomanga était désespérément vide alors qu’elle servait d’habitude d’abri pour les policiers en faction à ce carrefour à sens giratoire, où certains automobilistes refusent de céder la priorité tandis que d’autres en abusent, surtout quand il n’y a aucun élément de la Police. Tel que c’était le cas hier où le débrayage touchait aussi la Brigade mobile de la circulation. Les chauffeurs et receveurs de taxi-be ne craignaient pas de voir surgir à l’improviste les « motards ». Ce qui était peut-être pour quelque chose dans la survenance de l’accident au « Fasan’ny karana » où un policier a « enterré » son sifflet. C’est l’épicier qui en a hérité, en essayant tant bien que mal de dire aux badauds et curieux, « circulez, il n’y a rien à voir ».
R. O