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dimanche, décembre 22, 2024
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Rues inondées :Antananarivo et ses vieux tracas de la saison pluvieuse

rano-4L’averse d’il y a deux jours a suffi pour inonder à nouveau les zones moins élevées d’Antananarivo. Les habitants de ces localités renouent inévitablement avec leurs « habitudes » faisant partie de leur quotidien par temps de pluie : se déchausser, relever les robes, retrousser les pantalons, des enfants ou des femmes qui se font porter par quelqu’un pour traverser, ou alors recourir aux services des charretiers et bien entendu, les eaux qui stagnent pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours, et qui arrivent parfois jusque dans les cours des habitations, sinon à l’intérieur.

Ces réalités vécues chaque année par des quartiers entiers représentent, en réalité, les vieux tracas des habitants de la capitale, résignés à subir la même situation chaque année, de novembre à mars. Impossible, pour la majorité de ces populations des zones régulièrement inondées, de déménager vers d’autres localités qui subissent un peu moins les séries de désagréments dus aux torrents qui dévalent les zones situées en hauteur vers la plaine d’Antananarivo dès qu’un orage éclate sur la ville. Car si les habitants des zones basses sont les premiers à souffrir des conséquences des inondations lors des orages, quasiment l’ensemble des Tananariviens, piétons comme automobilistes, vivent, à divers degrés, les conséquences de ces crues passagères qui immergent les rues et les trottoirs un peu partout à Antananarivo.  

 

Problème à causes multiples

Les opérations d’assainissement menées assez régulièrement durant la saison sèche ont pour objectif d’éviter les inondations pendant la saison pluvieuse. Il s’agit essentiellement des travaux de curage du grand canal Andriantany par l’APIPA (Autorité pour la protection contre les inondations de la plaine d’Antananarivo), notamment les parties traversant les quartiers inondables, et des canaux d’évacuation d’eaux dans divers quartiers par la municipalité, auxquels s’ajoutent les initiatives privées d’ONG, associations et diverses autres organisations, pour nettoyer les canaux en vue d’une meilleure évacuation des eaux pluviales. Mais visiblement ces mesures d’anticipation n’ont pas réellement eu les effets escomptés, ces dernières années, du moins au niveau des quartiers comme les 67ha, Andavamamba, Besarety, Andravoahangy, Mahavoky, qui restent toujours inondés à la première averse. Difficile, en effet, de gérer la question d’évacuation d’eaux pluviales face à la multiplication des constructions illicites sur les canaux d’évacuation d’eaux, d’une part, et des remblais, d’autre part. Difficile également d’en venir à bout des tonnes de sachets et autres bouteilles en plastique qui bouchent régulièrement les infrastructures d’évacuation d’eaux pluviales sans un solide plan de gestion des déchets et le budget qui devra le financer. Par ailleurs, le manque de civisme fait oublier aux usagers, marchands des rues, gargotiers et simples passants, que le fait de jeter ses ordures par la vitre ou la portière de sa voiture, dans la rue ou dans les canaux, se paie un jour ou l’autre.  Malheureusement, ce ne sont pas toujours les auteurs de ces gestes qui en paient les conséquences !

Assainissement

HIMO à renforcer ? 

Les travaux de curage des canaux sont souvent menés en adoptant le système de travaux à haute intensité de main d’œuvre ou HIMO. Au début de ce mois de novembre, des travaux de curage ont été effectués sur le canal Andriantany dans une démarche de collaboration entre de l’APIPA (Autorité pour la protection contre les inondations de la plaine d’Antananarivo)  et le SAMVA (Service autonome de maintenance ce la ville d’Antananarivo) pour la supervision des travaux. Ceux-ci concernent les quartiers d’Ankasina, Anosibe, Antohomadinika, Ankazomanga, Ankorondrano et leurs environs immédiats. Généralement, les HIMO engagent des dizaines à quelques centaines de personnes habitant les quartiers concernés par les travaux et perçoivent une somme d’environ Ar 3000 par jour. Ce système est plutôt apprécié par les mains d’œuvre car leur permet de percevoir un minimum de ressources pour subvenir à leurs besoins. Il s’agit, en effet, de personnes issues des quartiers défavorisés, sans emploi ou exerçant des activités informelles. Pour elles, ce système de HIMO devra être renforcé et mené de manière régulière afin de leur permettre de bénéficier des ressources financières tout en contribuant à l’assainissement de leurs quartiers. Seulement, sans l’adoption des gestes respectant l’hygiène et l’environnement par les riverains de ces quartiers, les impacts des travaux d’assainissement ne seront que passagers. Ils laisseront rapidement la place à un cercle vicieux difficile à rompre : d’un côté les travaux de curage et d’assainissement sont effectués, alors que de l’autre, les ordures ménagères et autres détritus en tous genres continuent d’être jetés dans les canaux, les rues et les ruelles.

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