
Sous un soleil généreux, le terrain d’Imamba était en effervescence ce samedi, lors de la 13e Journée des partenaires du Rugby Club Tanora Soavimasoandro (RCTS). Membres du club, éducateurs bénévoles, représentants d’associations et partenaires historiques se sont retrouvés pour honorer ceux qui, année après année, permettent à cette structure unique de poursuivre sa mission : offrir un avenir meilleur à des centaines d’enfants et d’adolescents issus de milieux défavorisés.
« Ce que vous voyez autour de vous, c’est 25 ans de travail, de bonheur, de volonté… mais aussi de doutes », a lancé Daniel Bessaguet, manager général du RCTS, devant l’assemblée. « Chaque année, nous devons repartir avec notre bâton de pèlerin pour convaincre nos partenaires de nous renouveler leur confiance, financièrement et matériellement. Et malgré toutes les sollicitations, vous êtes toujours là ». 385 jeunes, filles et garçons, fréquentent aujourd’hui le centre. Tous les mercredis après-midi et samedis matin, ils foulent le pré historique du club ou, depuis cette année, le tout nouveau terrain de basket. Au-delà du sport, le RCTS assure des repas chauds, une grande distribution annuelle de vêtements en juin pour affronter l’hiver, un suivi scolaire avec cours de soutien, et une attention particulière à l’hygiène et à la santé. « Nous partageons tous la même terre, mais nous ne vivons pas tous dans le même monde », a rappelé Daniel Bessaguet. « La grande majorité de ces enfants n’ont pas choisi leur situation. Beaucoup d’entre nous ici sont nés dans des milieux favorisés ; c’était notre chance. Il est normal de la partager ». Quinze éducateurs, tous bénévoles et pour la plupart issus de la formation interne du club, incarnent cet engagement quotidien.
Fierté
Sur le plan sportif, le RCTS demeure une référence à Antananarivo, où le rugby est véritablement le sport roi. En 2025, l’équipe féminine senior a particulièrement brillé : vice-championne de la Coupe de Madagascar, troisième du championnat national et vice-championne à 7. Surtout, six de ses joueuses ont rejoint l’équipe nationale des Makis, devenant ainsi une source d’inspiration pour les plus jeunes. L’équipe masculine senior, quant à elle, s’est arrêtée en quarts de finale du championnat régional. « Des résultats encourageants », a souligné Avotra Tokiniaina Andrianarisoa, président du RCTS, avant de rappeler ce qui fait la singularité du club : « Notre mixité sociale et culturelle fait de nous un club à part. La passion du ballon ovale nous unit à jamais. Malgaches ou Vazaha, tous nos anciens gardent un souvenir impérissable de leur passage ici. »
Nouveaux projets
2025 a vu l’ouverture d’une section basket (35 licenciés et un éducateur dédié) ainsi que le soutien financier au développement du rugby à Diego Suarez, où quatre éducateurs du RCTS interviennent dans trois écoles auprès de 135 enfants. Côté infrastructures, un nouveau terrain a été aménagé à côté du terrain de basket. Il accueillera bientôt un petit bâtiment : deux salles de classe au rez-de-chaussée pour des formations professionnelles courtes, et deux dortoirs à l’étage pour recevoir des équipes de province ou internationales. « Tout dépend de la régularisation de notre situation juridique », a précisé le président. « Ce petit morceau de terrain doit rester à cette jeunesse malgache qui en a tant besoin ». L’ambassadeur de France à Madagascar était présent, aux côtés des associations françaises Pachamama et Rugby French Flair, fidèles depuis de nombreuses années, et d’une vingtaine de partenaires locaux. « Tout cela ne serait pas possible sans vous », a insisté Daniel Bessaguet. « Grâce à vous, nous pérenniserons notre action en 2026. Continuez à prêcher la bonne parole du RCTS ! » La matinée s’est conclue, comme il se doit, dans l’univers du rugby : les enfants ont offert une démonstration d’entraînement de trente minutes, suivie d’une incontournable « troisième mi-temps », un repas convivial où les rires et les histoires ont fusé à Imamba.
Heriniaina Samson





