Les rumeurs de « lundi noir » véhiculées par la gendarmerie ne sont pas prises au sérieux lit–on sur Tananews. Les boutiques sont ouvertes. Selon un militant Zanak’i Dada, « il ne faut pas que l‘on se trompe en voulant nous coller un lundi noir dont l’expérience revient à d’autres et tout le monde le sait ». Le « Lundi noir» d’hier n’a pas eu lieu. Les gendarmes sont toutefois prêts à sévir. Ils ont dans leur champ de mire les « Zanak’i Dada » qui menacent de réitérer les événements de 2002 pour défendre leur vote électoral.
Rumeurs et rumeurs
Les « Zanak’i Dada » sont très remontés contre les résultats provisoires qui donnent Hery Rajaonarimampianina gagnant de l’élection présidentielle. Ils se mobilisent comme en 2002 pour contester ces résultats. Mais les gendarmes auraient-ils mal interprété ? Ils ne sont pas partis pour réitérer 2009 et le lundi noir dont les stratèges et les acteurs politiques de cette période sont les adversaires de la mouvance Ravalomanana qui ont réalisé le coup d’Etat. Le combat des «Zanak’i Dada » est différent et propre, soutient–on dans les rangs des militants. « Nous n’avons été ni auteurs ni acteurs du premier « lundi noir » du 26 janvier 2009. Nous ne le serons pas non plus pour ce « lundi noir » dont les gendarmes ont eu vent », affirment-ils avec conviction. Les rumeurs grossissent aussi autour du départ de Mamy Rakotoarivelo. Une chose est sûre, ce dernier est désormais libre. Marc Ravalomanana l’a remplacé par Roland Ravatomanga aux fonctions de chef de la délégation de la mouvance Ravalomanana. Mamy Rakotoarivelo a été de tous les combats de Marc Ravalomanana. Il ne lui a jamais tourné le dos contrairement à beaucoup d’autres. Sa mise en réserve aujourd’hui alimente les conversations dans les milieux politiques. Mais, les fonctions de chef de mouvance et de chef d’institution ne sont pas toujours compatibles. La neutralité imposée aux chefs d’institution par la Feuille de route ne peut que limiter la marge de manœuvre à la tête de la mouvance. Marc Ravalomanana s’en est aperçu et a procédé au changement afin de donner plus de force et de latitude aux contestations des résultats truqués actuels en défaveur de Jean Louis Robinson. Quoi qu’il en soit, le remplacement de Mamy Rakotoarivelo nourrit des rumeurs et des débats passionnés. Et ce d’autant plus qu’il ne s’est pas présenté à la députation. Il ne fera donc pas partie de la prochaine assemblée nationale. Mais ne le préparerait –on pas pour d’autres enjeux ? En revenant au statut de simple membre militant, il n’est pas faux de dire qu’il est libre et fera certainement bon usage de cette liberté retrouvée.
Zo Rakotoseheno