
La région Sofia regorge de richesses mais elle foisonne aussi de talents. Du grand maître Tianjama jusqu’à Wendy Cathalina en passant par Dadi Love, la région est la pépinière des artistes nationaux.
La variété sonore et la tradition occupent une place importante dans cette contrée. Elles reflètent un fait historique essentiel qui est le déplacement massif des Tsimihety dans certains villages comme Befandriana, Mandritsara, Antsakabary ou encore dans les bourg comme Antsohihy. L’Antosy, le Sigôma sont les rythmes les plus pratiqués entre la fin des années 1950 et 1990. Ces genres musicaux sont nés dans le centre nord de la Grande île et deviennent au fil du temps un emblème de la région Sofia. Le Sigôma et l’Antosy sont principalement basés sur les faits sociaux et la vie quotidienne des nomades Tsimihety dans les années 1940 en l’occurrence la vie pastorale.
Guy Razamany et Cyprien Zaralahy, dans la Revue des Sciences, de Technologies et de l’Environnement Volume 3 Édition spéciale, Université d’été 2e édition Mahajanga, novembre 2020 soulignent que « Le contexte actuel sur la production musicale Tsimihety dans la région de Sofia à Madagascar reste encore dans son état folklorique dans la mesure où la musique, comme les chansons traditionnelles, appartient à tout le monde, à la société Tsimihety. Les artistes Tsimihety ne cessent cependant pas de déployer leurs efforts techniques et financiers de changer leur musique folklorique en valeur marchande afin qu’ils puissent se professionnaliser, en gardant toujours les formes de leurs musiques ».
En effet, les musiques malgaches en général et celle des Tsimihety commencent à évoluer dans les années ‘60, au moment de l’Indépendance. Elles s’électrisent, il y a une grande euphorie et des rêves d’autonomie. L’avènement de Tsiranana au pouvoir a propulsé la culture Tsimihety et son folklore. Par ailleurs, les musiciens des villes, dès le milieu du XXe siècle, ont été influencés par les musiques occidentales, révélatrices du positionnement des musiciens dans la société. Plusieurs artistes de renom y cultivent la musique et évoluent à l’étranger avec les traditions. Toutefois, une nouvelle génération émerge. Les sonorités ont changé ces dernières décennies, bien qu’elles gardent la base. Des genres musicaux nouveaux apparaissent comme le fruit du mélange entre un fonds local, riche et varié et diverses influences étrangères, en particulier la musique afro-jamaicaine. Cette hybridation culturelle inonde la scène musicale de la région Sofia. Un mélange subtil dans lequel les Tsimihety montrent leur vitalité et leur capacité à s’adapter.
Iss Heridiny