La clémence du Chef de l’État à travers sa déclaration du 3 mai dernier, l’animatrice de la télévision Kolo n’a pas manqué d’en bénéficier. Sabrina, un nom devenu très connu depuis son emprisonnement le 1er avril, a recouvré sa liberté. Hier, en bon milieu de l’après-midi, les procédures de sa sortie d’Antanimora ont été validées après l’examination de son dossier au tribunal d’Anosy durant la matinée. Libération provisoire ou renvoi de fin de poursuite ? Aucune information ne filtre pour l’instant des autorités judiciaires, on sait juste que son dossier n’a pas encore été jugé. Tout comme le cas de la journaliste Arphine Rahelisoa, elle aussi, sortie de prison deux jours avant Sabrina. Les deux femmes ne se connaissaient pas avant leur détention préventive à Antanimora. « On a partagé la même cellule. Mais avant cela, on a passé la mesure de quarantaine ensemble au même endroit » a indiqué Arphine Rahelisoa. Antanimora était ainsi l’occasion pour ces deux personnes de se faire connaissance. Il y avait trop de choses en commun sur leurs poursuites et normal si le courant est passé entre les deux descendantes d’Ève. Primo, elles sont poursuivies pour des délits liés à la cybercriminalité. Sabrina est taxée de propagation de fausses nouvelles de nature à troubler l’ordre public et Arphine, d’incitation à la haine envers l’institution. Leur placement sous mandat de dépôt des deux femmes a attiré une pluie de condamnations locales et internationales. Plusieurs organismes trouvent inappropriés, surtout durant l’état d’urgence sanitaire, la mesure d’emprisonnement des professionnels de la communication médiatisée. Les messages de demande d’apaisement ont fini par être entendus par le Chef de l’État. Il a annoncé la libération immédiate des gens du secteur des médias qui sont emprisonnés durant son discours aux citoyens, dimanche dernier. Si Arphine n’a pas attendu longtemps pour être sortie, le traitement du dossier a pris deux jours pour Sabrina. Le fait qu’elle n’est pas journaliste aurait posé problème. Mais après mûres réflexions, les juges seraient convaincus du fait que le contenu de son émission a une partie informative. Cette série de libération constitue un bon point pour le Président de la République, surtout dans une période où on pensait que l’État voudrait s’acheminer vers la pensée unique. Il a été félicité de partout par la grande famille des médias. Mais de l’autre part, il s’agit d’un coup dur pour quelques-uns de son entourage qui ont beaucoup milité pour l’emprisonnement de ces gens. Dur, très dur…
D.R