Bientôt un an après l’entrée en vigueur du décret interdisant l’usage, l’importation, la fabrication et la commercialisation du sachet en plastique, le bilan des résultats de l’application de ce décret, reste mitigé.
Depuis le 1er mai 2015, l’importation de sachets et sacs en plastique est interdite. Leur production pour le marché intérieur a été graduellement réduite jusqu’au 30 septembre 2015. Aussi, depuis le 1er octobre 2015, ces sachets ont-ils été définitivement interdits sur le territoire malgache. Le décret en question (décret n°2014-1587, adopté en conseil de gouvernement le 7 octobre 2014) couvre les sachets en plastique d’une épaisseur de moins de 50µ. Les produits concernés, bien que moins visibles sur le marché, refont surface et restent bel et bien utilisés actuellement. Seul leur aspect a changé. En effet, il ne s’agit plus de ces sachets extrafins de diverses couleurs que les usagers avaient pour habitude d’utiliser pour les diverses courses mais également pour transporter des produits liquides de petite quantité : soupes, cafés, huiles alimentaires et autres. Désormais, ce sont des sachets fins transparents qui sont proposés aux consommateurs, notamment par les bouchers et les marchands de produits cuisinés, incluant ceux de certaines grandes surfaces. Quant aux sachets plus épais, n’étant pas concernés par le décret ministériel, ils se sont substitués aux sachets fins d’avant, mais devenus payants. Ar 200 ou Ar 300 dans les grandes surfaces, et Ar 300 à Ar 500, voire davantage dans les marchés.
Résistance. C’était prévisible. Le sachet en plastique n’allait pas être abandonné aussi facilement. Très ancré dans les habitudes des consommateurs malgaches, ce produit se faisait un peu rare au tout début de l’entrée en vigueur du décret d’interdiction. Pour refaire surface quelques mois après. Les sachets épais, devenus un moyen de contourner les réglementations en vigueur, sont vendus à des prix allant jusqu’à 100 fois plus que ceux des sachets fins utilisés auparavant. Ce qui a fait, toutefois, changer certaines habitudes en réutilisant les sachets épais qui ont l’avantage d’être plus résistants et d’avoir une dimension légèrement plus grande. Les usagers espèrent alors y gagner au bout du compte en allongeant la durée d’utilisation de ces produits. L’investissement dans les paniers en raphia ou autres fibres végétales, très attendu après l’interdiction des sachets en plastique, fait, par ailleurs, partie des nouvelles pratiques des consommateurs. Les fabricants et marchands de ces produits artisanaux ont vu la filière décoller sensiblement, mais le sachet qui fait de la résistance risque de fixer rapidement les limites de son expansion sur le marché local.
Hanitra R.
