Madagascar fait maintenant partie de la longue liste des pays qui ont décidé d’interdire l’utilisation de sachets plastiques dans la vie quotidienne. Notre pays a emboîté le pas à des dizaines de nations sur le continent africain et la mesure qui a comencé à s’appliquer hier n’a, semble-t-il, suscité aucun remous chez les citoyens qui apparaissent dans leur grande majorité manifester un certain scepticisme sur l’effectivité de l’application de cette interdiction. En fait, il n’y a pas eu de véritable campagne de communication pour expliquer son bienfondé. Depuis la prise du décret en conseil des ministres en octobre 2014, aucune séance d’explications n’a été faite dans la presse écrite, sur les chaînes de télévision ou sur les stations de radio. L’information a été très vite occultée par les actualités politiques et les faits divers qui nourrisent notre quotidien. Elles est même très vite tombée dans l’oubli.
Sachets plastiques, dîtes-vous ?
Depuis une semaine, les autorités se mettent à sonner le tocsin et préviennent de l’inéluctabilité de la mesure. L’insistance avec laquelle elles la rappellent n’a pas provoqué de prise de conscience chez les citoyens qui ont fait preuve d’un certain flegme. Les mises en garde lancées ces derniers jours ne semblent pas inquiéter outre mesure la population qui envisage difficilement de changer des habitudes ancrées dans son quotidien depuis des dizaines d’années. L’annonce faite hier par un fonctionnaire du ministère du Commerce d’amendes élevées à l’encontre des récalcitrants a un peu refroidi l’atmosphère bon enfant des marchés de la capitale. La ménagère qui faisait ses courses, interrogée par des reporters, manifestait son incompréhension car elle ne se voyait pas pénaliser pour l’utilisation de sachets bien pratiques pour faire ses courses. Hier, les vendeurs de sachets plastiques ont continué leur commerce comme si de rien n’était. Le changement de comportement ne va pas se faire du jour au lendemain. Le temps d’adaptation va être assez long. Les explications officielles vont devoir être répétées quotidiennement pour arriver à un consensus nécessaire. Les responsables vont devoir redoubler d’effort pour conscientiser les uns et les autres. La mesure est salutaire car elle est nécessaire pour préserver un environnement qui se dégrade de jour en jour. Madagascar est maintenant en harmonie avec les nombreux pays qui l’ont précédé dans cette démarche.
Patrice RABE