
Le trafic de bois de rose continue de faire couler beaucoup d’encre et ce malgré les arrestations menées par les autorités compétentes. Force est cependant de constater que les gros bonnets n’y figurent pas, ou y échappent, c’est selon.
Une arrestation comme une autre, les faits se sont passés vers la fin de l’année 2015, le Bureau indépendant anti-corruption (Bianco) par le truchement de sa branche territoriale de Toliara a été informé d’un fait d’exportation illicite de douze containers de bois précieux avec la complicité de plusieurs hauts responsables locaux. En effet, un inspecteur des douanes, un officier supérieur de la Gendarmerie, des responsables auprès du ministère de l’Environnement et des Forêts, plusieurs transporteurs et des opérateurs économiques dont un d’origine asiatique ont été inculpés dans ce grand trafic. Ce réseau de trafiquants a donc pu être démantelé in extremis et l’exportation empêchée grâce à la vigilance de l’équipe du Bianco de la Cité du soleil.
Mission de contrôle. Outre la collaboration de la Direction Régionale de l’Environnement et des Forêts, la Direction Générale des Douanes serait déjà descendue sur les lieux pour effectuer une mission de contrôle dans cette affaire. Lesdits bois seraient actuellement sous la garde du Comité Interministériel en charge de leur surveillance et de leur suivi auprès de la Primature. Toujours est-il que le Bianco a poursuivi ses investigations et a renvoyé le dossier impliquant les 24 personnes suspectées dans ce grand trafic de bois auprès du Tribunal de première Instance de Toliara la semaine dernière. Elles sont soupçonnées notamment d’abus de fonctions, de faux et usage de faux et d’infractions forestières. Dans ce contexte où une grande majorité de la population appelle de ses vœux des résultats tangibles en matière de lutte contre la corruption et les trafics en tout genre et devant la quasi-impunité des personnes impliquées dans les grands dossiers. Soit démanteler les réseaux mafieux tenus par les barons du bois de rose. Fait déplorable, le bois de rose, source d’argent et de commerce illégal est très lucratif à Madagascar. Certes des trafiquants ont été arrêtés, mais le trafic continue toujours, on a également avancé des chiffres. Mais quel chiffre faut-il donner pour les cargaisons qui sont passées au travers des mailles du filet?
Recueillis par Dominique R.