L’autorité de l’Etat est impérativement à restaurer si l’on veut faire réussir la lutte contre l’insécurité menée sur toute l’étendue de Madagascar.
Le bilan dressé par la CIRGN (Circonscription Inter-Régionale de la Gendarmerie Nationale) de Mahajanga laisse croire que beaucoup restent à faire dans la lutte contre l’insécurité. Dans ce bilan, le Colonel Charles Rabearison, commandant de la CIRGN de Mahajanga, fait état de saisie massive d’armes dont 19 pistolets automatiques, 10 fusils de fabrication locale, 3 fusils de chasse et un MAS 36 utilisé spécialement par les militaires. Par ailleurs, 5 795 bovidés ont été volés en quelques mois dans la province de Mahajanga. Sur ces 5 795 bœufs volés, 2 981 sont déjà retrouvés et rendus à leurs propriétaires. Selon le Colonel Charles Rabearison, les malfaiteurs ne sont guerre des ignorants. Bref, l’insécurité n’est pas l’apanage de la partie Sud de Madagascar, en particulier dans les districts de Betroka et de Befotaka, où les « Dahalo » continuent de tuer et de terroriser les populations locales comme si les forces de l’ordre ne peuvent plus rien faire.
Aveu d’impuissance. Force est de constater que l’autorité de l’Etat semble être remise en cause dans ces actes d’insécurité qui dépassent de temps en temps l’entendement et la compréhension. C’est le monde à l’envers ce qui s’est passé dans le district de Befotaka où pas moins de 80 bandits lourdement armés ont attaqué le poste de la Gendarmerie, le marché et les villages aux alentours de la ville. A Toamasina, Moustafa, gérant-propriétaire de la Quincaillerie « Tri-Angle », n’est pas toujours libéré malgré le fait que la famille de cet opérateur « Karana » a déjà payé la rançon réclamée par ses kidnappeurs. Les participants au séminaire sur la Reforme de la Sécurité qui vient d’être organisé au CCI Ivato ont reconnu l’impuissance du « Fanjakana » devant ces actes d’insécurité. C’est pour cette raison que le président de la République Hery Rajaonarimampianina, dans son discours d’ouverture de ce séminaire, a surtout mis l’accent sur le fait que l’autorité de l’Etat doit être impérativement à restaurer. Cette restauration de l’autorité de l’Etat devrait être la principale mission des forces de l’ordre engagées dans l’Opération « Fahalemana ».
R. Eugène
