Nos parlementaires prévoient de relancer leur demande de 4×4 lors du face-à-face Gouvernement – Assemblée qui aura lieu le 6 novembre prochain.
Certains députés prévoient de revendiquer une nouvelle réunion à huis clos à Tsimbazaza pour remettre sur le tapis leurs conditions d’hébergement au centre d’accueil de l’Assemblée nationale, mais aussi et surtout pour rediscuter leurs droits et avantages. Décidément, nos parlementaires ne cherchent qu’à appliquer une « politique de l’enrichissement rapide et durable ». Pourtant, selon les informations révélées par un fonctionnaire au niveau de la Chambre basse, un simple député perçoit vingt fois plus de salaire qu’un employé de bureau. En effet, selon notre source, chaque député touche un salaire mensuel de 12 millions de Fmg. Outre cette somme, il perçoit également une indemnité compensatrice de carburants de 20 millions de Fmg et un crédit d’une valeur d’un million de Fmg. Au total donc, un simple parlementaire reçoit 33 millions de Fmg, sans compter l’argent des achats de voix qu’ils perçoivent lors des séances de vote d’un projet de loi. Pourtant, ces avantages recueillis mensuellement par les simples députés sont trois fois inférieurs par rapport à ceux des membres du bureau permanent. Au total, un membre du bureau permanent touche mensuellement 65 millions de Fmg. Mis à part leur salaire qu’est de 12 millions de Fmg, chaque BP perçoit aussi une indemnité compensatrice de carburants de 50 millions de Fmg et un crédit téléphonique d’une valeur de 3 millions de Fmg. Par ailleurs, les membres du bureau permanent ont aussi droit à une indemnité de logement de 7,5 millions de Fmg. De leur côté, les présidents de commission ont aussi un traitement de faveur en ce qui concerne les carburants. Rien qu’à ce sujet, ils touchent 25 millions de Fmg par mois. Pour sa part, le président de l’Assemblée nationale, Jean Max Rakotomamonjy reçoit un salaire et des avantages faramineux d’environ 80 millions de Fmg avec un salaire de 12 millions, un crédit de 3 millions et une indemnité compensatrice de carburants de 60 à 75 millions par mois.
Mauvaise gestion. Pourtant, malgré ces chiffres, nos parlementaires réclament encore plus d’argent et d’avantages. Actuellement, ils réclament l’amélioration de leurs conditions d’hébergement au niveau du centre d’accueil de l’Assemblée nationale. En outre, les débats sur les 4×4 seront certainement relancés lors du face-à-face Gouvernement – Assemblée nationale qui aura lieu le 6 novembre prochain. La question est de savoir si le régime qui serait actuellement à court d’argent, trouvera des moyens pour assouvir les caprices de nos élus. Et qu’en est-il du social de la population engendré entre autres, par une pauvreté alarmante, une insécurité grandissante et un délestage sans précédent ? Pourtant, lors de la cérémonie de réception officielle de la centrale thermique installée à Antanandrano, le président de la République, Hery Rajaonarimampianina a annoncé la fin du délestage à Antananarivo dans le courant de cette semaine. Jusqu’ici, la Ville des Mille est toujours plongée dans le noir. Les responsables au sein de la JIRAMA ont tenté d’expliquer cette situation par le retard de l’approvisionnement des carburants nécessaires pour faire tourner les 40 Mégas nouvellement installés à Antanandrano. En en quelque sorte donc, le délestage est désormais causé par un problème d’argent. Quid alors des voyages à l’extérieur de nos dirigeants et de leurs proches qui coûtent à l’Etat plusieurs centaines de milliards d’Ariary. Aux yeux des observateurs, les difficultés subies au quotidien par les Malgaches sont les fruits de la mauvaise gestion des tenants du régime. Dernièrement, la ministre de la Population, de la Protection sociale et de la Promotion de la Femme, Onitiana Realy qui s’est offerte une voiture 4×4 V8 neuve auprès d’un concessionnaire, a fait l’objet de polémiques dans les réseaux sociaux. En tout cas, pour éviter une explosion sociale, nos dirigeants devraient appliquer à la lettre la politique d’austérité budgétaire. Vu le montant de leurs salaires et avantages, nos élus devraient également être soumis à une obligation de résultats.
Davis R